Fake news, infox, post-vérité, théories du complot, autant de termes qui surgissent dans notre quotidien pour désigner un phénomène qui s’amplifie et semble remettre en cause la notion même de vérité au sein de notre société. Cette problématique est au cœur du dossier de ce 2nd numéro de Rchrch.
Éprouvée par une actualité politique et une crise sanitaire qui semblent remettre en cause la valeur de la science, l’Université Lumière Lyon 2 a l’occasion de réaffirmer dans ce contexte son rôle décisif dans le débat qui entoure les questions de vérité(s), d’opinion(s) et d’expression(s). Sur ce terrain, les Sciences humaines et sociales ne sont pas en reste, quoique leurs représentant.es soient trop peu sollicité.es par les médias. À travers l’enseignement et la recherche, celles-ci rappellent notamment dans quelles conditions historiques et matérielles des savoirs fiables et efficaces peuvent être produits. Loin des vaines incantations, les contributions pluridisciplinaires (histoire des médias et du journalisme, psychologie sociale, philosophie, études littéraires, approche ethno-anthropologique) proposées dans ce dossier par trois enseignantes-chercheures et deux doctorant.es de notre établissement engagent à situer les termes mobilisés («fausses nouvelles», «scepticisme», «relativisme», etc.), à prêter attention aux formes et aux supports et à travailler collectivement, sans dogmatisme ni manichéisme, afin de saisir des réalités nécessairement plurielles.
Dossier coordonné par Sarah Al-Matary, maîtresse de conférences au département des Lettres, membre de l’Institut d’Histoire des Représentations et des Idées dans les Modernités (IHRIM) et illustré par Leslie Lemoine (Leslip).
- La postvérité : un nouveau scepticisme ? (1/4)Au sein du débat sur la post-vérité, l’expertise académique n’éclaire pas uniquement les discours politiques les plus contemporains ; en replaçant les questions d’actualité dans la longue durée, les universitaires donnent une épaisseur historique à des termes comme «relativisme» ou «scepticisme» et clarifient l’apport des penseurs antiques et modernes aux questionnements de l’ère 2.0.
- Infox versus information, c’est donc si simple ? (2/4)Fake news, post-vérité, conspirationnisme, désinformation, infox (sur les réseaux sociaux), etc. Ces termes, omniprésents depuis le référendum britannique sur le Brexit et les élections de Trump et de Bolsonaro, nous rappellent l’importance de l’information dans nos sociétés et la lutte acharnée que se livrent les acteurs qui prétendent dire la vérité.
- Clairs-obscurs de chauves-souris en contexte pandémique (3/4)Au commencement était la chauve-souris. Cet animal, accusé de tous les maux en temps de pandémie, est depuis toujours au centre de représentations et de pratiques dont nous avons à apprendre. Les études biologiques ne peuvent y suffire. Il faut également prendre en compte le riche matériau (oral, notamment) auquel donnent accès les enquêtes ethnologiques.
- Les Gilets jaunes : un mouvement jauni par le temps ? (4/4)La mobilisation des Gilets jaunes a pris des formes inédites. Ce mouvement est d’autant plus difficile à circonscrire qu’il reste en cours. Comment discuter et penser cet inachèvement ? Une expérience d’écriture collective a permis de raconter l’histoire du mouvement des Gilets jaunes.