Publié le 23 janvier 2023 Mis à jour le 24 janvier 2023
du 18 janvier
au 25 février 2023
Hors les campus

Exposition photos et poèmes de Gaëlle Doutre, poétesse, photographe et référente alternance au sein du Service commun de formation continue de l'Université.

Une exposition de photographies floues et de mots nets
NET
Il s'est toujours agi de chercher un lieu où s'incarner, saisir et partager la nette intimité.
La texture.
Les détails.
L'attention.

FLOU
Les hommes flous, les femmes floues, les liens flous, la vie floue.
Les liens sans racines, les hommes et les femmes sans échos.
Les hommes fragments, les femmes fragments. Cet échange qui n'en est pas un.
Une sorte de faillite émotionnelle. Besoin de l'extérioriser, la contrer, la dompter.
Fixer le trouble intérieur. Traverser l'anesthésie émotionnelle.
Les selflous. Dissolution onirique, symbolique, tendre, provocatrice.
Le non verbal dans les vibrations du flou. Retenue / Tenue / Ténue.
La parole retrouvée, s'enraciner, ressentir, faire ressentir.
Démarche
artistique

Gaëlle Doutre revient sur son parcours personnel et son cheminement artistique, entre écriture et photographie.
 

Gaëlle Doutre
« À l’adolescence jusqu’à mes 30 ans, j'ai beaucoup écrit. J’ai d'ailleurs fait le choix d’études littéraires. J'ai commencé mon cursus à l'Université Jean Moulin Lyon 3, mais il y avait une matière que je ne parvenais pas à valider. J’ai pu terminer ma licence à l'Université Lumière Lyon 2 et y ai effectué une maîtrise de Lettres modernes. Je suis reconnaissante à l’Université Lumière Lyon 2 de m’avoir accueillie pour terminer ma licence, grâce notamment à une enseignante qui a su me redonner confiance. J'ai même validé ma licence avec une note honorable. J’ai ensuite eu le privilège d’avoir Michel P. Schmitt, professeur de littérature française, comme directeur de maîtrise. J’ai pu faire des recherches inédites à l’époque sur Jean-René Huguenin.
La photographie est une passion "familiale", transmise par mon père. À l'adolescence, nous avions, avec ma grande sœur, un labo-photo installé dans notre salle de bain à l’étage. Photographier, c'est pour moi observer, avoir l’œil et aussi lâcher une part d’insaisissable.
Je suis revenue à la photographie grâce au téléphone portable, à la facilité de capter le moment qui nous interpelle. J’ai commencé par prendre beaucoup de photos de mes enfants puis j’ai amorcé un travail plus introspectif.
Cette exposition est le fruit d'une belle proposition qui m'a été faite après la parution de mon livre de "photo-mots", La Femme Floue, publié aux éditions ONiva en juillet 2022. Comment ne pas me saisir d'une telle occasion ? Je me suis donc lancée. Les photographies présentées dans l’exposition sont majoritairement nouvelles.
J’ai attendu d’avoir 47 ans pour exposer... c’est le bon moment il me semble ! »
La femme floue... un livre de photos-mots
Une rencontre avec « elle » et tous les autres. Des images pour lesquelles on n’a jamais parlé de selflies ! « Elle », elle parle de «selflous ».
Il n’y a  pas de sensualité, c’est autre chose, comme une nécessité de dire et créer un langage autre, un autre langage.
Les émotions lui échappent, « elle » veut les photographier, les observer, les scruter pour sublimer l’anesthésie émotionnelle.
La femme floue c'est Gaëlle bien entendu, mais c'est aussi vous ou moi en ces moments de nos existences où les choses ne sont plus ce que nous les pensions, en ces jours de doutes ou de brouillard.


éditions ONiva - ISBN 978-2-915356-24-3
Livre "La femme floue"
Questionnaire
de Proust

Gaëlle Doutre s'est prêtée au jeu de notre version du questionnaire de Proust.

Quelle est la ville où vous aimeriez vivre ?
G. D :
Je dirais une région : la Bretagne avec sa lumière, son horizon et ses embruns.

Quel est votre film culte ?
G. D. : Une femme sous influence de John Cassavetes.

Si vous n'aviez pas travaillé à l'Université Lumière Lyon 2, qu'auriez-vous aimé faire ?
G. D. : Artiste contemplative.

Quel est votre mot favori ?
G. D. : Panache, sérendipité.

Qu'est-ce qui te fait peur ?
G. D. : Le manque de panache.

Quel est le don que vous aimeriez posséder ?
G. D. : Le don d’ubiquité.

Quel est le dernier livre que vous avez lu ?
G. D. : Les inédits de Jean-René Huguenin.

Que vous reproche-t-on souvent ?
G. D. : Ma réactivité, ma sensibilité, mon stress.

Qu'est-ce qui vous fait rire ?
G. D. : L’absurdité, ce qui est cocasse, les gens qui ont un esprit tranchant tout en étant généreux.

Que détestez-vous ?
L’absence de curiosité, d’enthousiasme, de souffle.

Quelle est votre devise ?
G. D. : Le temps est un lieu. Et deux phrases d’Huguenin « Aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours eu faim. » et « Malheur à celui dont les seules blessures ne furent jamais que des blessures d’orgueil ».

Quel est le moment de la journée que vous préférez ?
G. D. : Le soir quand le temps revient.

Avez-vous un modèle (scientifique, essayiste, artiste, personnalité…) ou une personne qui vous inspire ?
G. D. : Jean-René Huguenin, Anais Nin, Sylvia Plath, Gena Rowlands, John Cassavetes, Francesca Woodman.

Informations pratiques

Lieu(x)