Publié le 18 octobre 2024 Mis à jour le 18 octobre 2024

Ouvrage collectif "Dire entendre et juger l'inceste. Du Moyen Âge à nos jours" (Paris, Seuil, 2024, 416 p.), sous la direction d'Anne-Emmanuelle Demartini, Julie Doyon, Léonore Le Caisne, avec une postface d'Irène Théry.

Dire, entendre et juger l'inceste - Du Moyen Âge à nos jours

Les sociologues et les anthropologues des XIXe et XXe siècles considéraient l’inceste comme une alliance interdite dans la parenté. Aujourd’hui, l’enfance victime cristallise sa représen­tation : l’inceste est un crime qui renvoie à des formes de domi­nation fondée sur le genre et sur l’âge.
Pour la première fois, cet ouvrage considère ensemble ces deux acceptions de l’inceste. La règle d’alliance et le crime y sont envisagés comme les deux facettes d’une réalité sociale changeante selon les contextes. Plutôt que de se concentrer sur l’occultation et le silence, ce livre porte sur les discours, les pratiques et les significations variables auxquelles l’inceste a donné lieu depuis que le christianisme médiéval en a formalisé l’interdit en Europe.
Quand et pour qui l’inceste est-il un péché, un crime, un viol, un trauma ? Comment, aujourd’hui, passe-t-on de sa suspicion à sa judiciarisation ? Comment en parle-t-on ? Que nous apprennent la clinique et l’expérience individuelle de la façon dont l’inceste est dit et intégré au cours d’une vie ?
À travers analyses, récits et témoignages, historiennes et historiens, anthro­pologues, sociologues, spécialistes de littérature, artistes, cliniciennes et cliniciens, psychanalystes, magistrat.es exposent les représentations, les pratiques et le traitement de l’inceste d’hier à aujourd’hui.

 

Les autrices

  • Anne-Emmanuelle Demartini est professeure d’histoire contemporaine à l’université Paris 1-Panthéon. Elle a notamment publié Violette Nozière, la fleur du mal (Champ Vallon, 2017).
     
  • Julie Doyon est maîtresse de conférences en histoire moderne à l’uni­versité Lumière-Lyon 2 et chercheuse au laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes (LARHRA). Elle est co-responsable du parcours « Matilda - Histoire européenne des femmes et du genre (XVIIIe-XXIe siècles) » / master en études de Genre et co-directrice de l'axe "Régulations: marchés, populations, circulations" du LARHRA. Après sa thèse sur le crime de parricide au XVIIIe siècle, ses travaux se sont focalisés sur les interactions entre droit pénal et familles à la croisée de l’histoire sociale du droit et de la justice criminelle, de l’histoire sociale de la famille et de la parenté, de l’enfance et des sexualités (XVIIIe– XIXe siècles).  Elle a notamment publié L’Empire paternel. Familles, pouvoirs, transmissions (codir., Georg, 2021). 
     
  • Léonore Le Caisne est anthropologue, directrice de recherche au CNRS. Elle a notamment publié : Un inceste ordinaire. Et pourtant tout le monde savait (Points, 2022).