Comme chaque année, la Métropole de Lyon et la Ville de Lyon en partenariat avec l’Université de Lyon, ont décerné le Prix de la Jeune recherche 2021. Parmi les 35 candidatures présentées cette année, 3 projets ont retenu l’attention du jury composé de scientifiques et ont reçu un prix de 5 000 euros.
Entretien avec les lauréat.es
© Métropole de Lyon - Université de Lyon
Remerciements
« C’est une belle reconnaissance du travail déjà accompli et un accompagnement, un encouragement à poursuivre de nouveaux projets. Un tel prix contribue à la visibilité des pratiques de la recherche au sein de la vie sociale. Mes recherches ont été rendues possibles grâce à l’implication des personnels des musées partenaires que j’ai eu la chance de rencontrer et avec qui j’ai pu travailler. On ne saura jamais assez remercier les participant.es aux recherches, qui donnent leur autorisation à la constitution des données notamment audiovisuelles, un matériau empirique précieux pour travailler sur les dimensions sociales, politiques et culturelles des pratiques langagières. » |
- Parcours
et thèses -
Depuis février 2019, ingénieur de recherche à l’ENS de Lyon et au laboratoire ICAR (UMR 5191 CNRS), dans le cadre du projet Augmented Artwork Analysis (ANR20-CE38-0017) financé par l’ANR (France) et le FNR (Luxembourg). Après une double-licence dans notre Université, en Sciences du langage et LLCE anglais, il a effectué un master de sciences du langage à l'Université Toulouse 2 – Le Mirail, avec une recherche sur corpus sur le thème de la pratique du graffiti entre art de la décoration et art du défi, puis un master 2, toujours en sciences du langage mais cette fois à l'Université Lumière Lyon 2, sur la professionnalisation dans la médiation culturelle avec l’association Les Promenades Urbaines Lyon.
En 2015, Julien Thiburce s'inscrit à l'école doctorale Lettres, langues, linguistique, arts (ED484 3LA). Il soutiendra sa thèse "Le dialogisme urbain. De l’usage tacite des espaces publics aux formes d’appropriation narrative et affective de la ville" en décembre 2018 sous la direction de Pierluigi Basso Fossali, professeur des universités à l'Université Lumière Lyon 2 et directeur du laboratoire ICAR. Dans une démarche attentive aux problématiques sociales et politiques des pratiques contemporaines, ce travail a porté sur les modalités d’appropriation de la ville lors de balades urbaines guidées sur la thématique du skateboard (Musées Gadagne). Cette enquête a notamment permis de comprendre et de mettre en visibilité les tensions qui traversent la production d’équipements publics qui favorisent ou entravent la pratique du skateboard, ainsi que les manières dont les habitants et les touristes les perçoivent et s’en saisissent.
Depuis février 2019 à juin 2021, il co-dirige le projet Prisons et Musées (PrisM), qui porte sur la gestion collective des représentations du milieu carcéral dans le monde contemporain, en contexte muséal, en partenariat avec le Mémorial National de la prison Montluc et Musée des Confluences à Lyon, le Musée International de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge à Genève. Dans le dialogue entre sémiotique et analyse des interactions, il vise à caractériser la négociation complexe de l’expérience de ce milieu lors de visites guidées. La recherche se focalise sur les dynamiques de projection, d’imputation et d’assomption de points de vue sur la condition carcérale en interaction.
En savoir plus sur les travaux et projets de Julien Thiburce, consultez sa page institutionnelle et ses publications. - Questionnaire
de Proust -
Julien Thiburce se prête au jeu du questionnaire de Proust.
Quelle est la ville où vous aimeriez vivre ?
Je dirais Berlin, pour toutes les tensions historiques et architecturales qui l’animent et la rendent si complexe, pour ses parcs ouverts et ses graffitis.
Quel est votre film culte ?
Down by Law, de Jim Jarmusch (1986)
Si vous n'étiez pas devenu docteur dans votre discipline à Lumière Lyon 2, qu'auriez-vous aimé faire ?
J’hésite, entre cuisinier et maraîcher.
Quel est votre mot favori ?
Amphigourique…
Qu'est-ce qui vous fait peur ?
Perdre de vue le sens de nos propres actes, sans s’en rendre compte.
Quel est le don que vous aimeriez posséder ?
Dans l’absolu, celui de ne pas dire n’importe quoi n’importe quand.
Mais si c’était pour palier une lacune personnelle, alors je dirais celui de savoir voler… dans les airs et pas les idées des collègues.
Quel est le dernier livre que vous ayez lu ?
Pas de panique petit crabe, de Chris Haughton (2019), pour mon fils d’un an.
Un livre qui donne envie de dépasser ses craintes premières et instinctives, pour explorer le monde.
Que vous reproche-t-on souvent ?
Mais, voyons, tout le monde m’adore et personne ne me reproche jamais rien...
Qu'est-ce qui vous fait rire ?
Regarder les gens s’amuser et être pris dans leur mouvement, involontairement.
Que détestez-vous ?
Détester, c’est un mot fort, mais je crois détester la bêtise humaine.
Quelle est votre devise ?
Je n’en ai pas, mais pour la blague, je dirais l’euro, au quotidien. En voyage, ça change, parfois…
Quel est le moment de la journée que vous préférez ?
Celui où les gens avec qui je suis et moi-même, nous nous sentons bien.
Avez-vous un modèle (scientifique, essayiste, personnalité…) ou une personne qui vous inspire ?
Dans le champ des pratiques scientifiques et intellectuelles, je dirais le philosophe Américain John Dewey (1859-1952).
Dans le champ des pratiques sportives, je dirais Zinedine Zidane (1972-).
Et sinon, il y a plein d’autres remarquables inconnu.e.s qui m’inspirent le respect, pour leur passion, leur courage et leur détermination au quotidien.