Docteur es-sociologie, maîtresse de conférence en urbanisme, et chercheure au LAET, Stéphanie Vincent est fraîchement arrivée en septembre dernier à l’Université Lumière Lyon 2. Depuis mi-mars, elle est confinée dans son appartement croix-roussien, seule la moitié du temps, avec mon fils de 7 ans l’autre moitié du temps. Comment réussit-elle à s'organiser entre le travail à distance, l'école à domicile... ?
Du point de vue de la recherche, la période de confinement m’a amenée assez rapidement à m’interroger sur les temporalités de vie au sein de la famille et du couple. J’ai ainsi lancé dès fin mars un appel à témoignage sur les réseaux sociaux, auprès de mes collègues et ami.es, qui porte sur les expériences féminines du confinement.La contrainte majeure du confinement a été pour ma part d’arriver à concilier temps de classe scolaire, temps professionnel et temps personnel alors même que toutes ces activités d’ordinaire réalisées dans des lieux et temps distincts sont aujourd'hui confondues…
Le confinement a amené à une recomposition complète des enseignements à distance, en mettant à disposition des étudiant.es les cours sur la plateforme Moodle sous forme de notes rédigées agrémentées de différentes ressources complémentaires (articles, vidéos, interviews, etc.). La tenue des examens à distance a été plus ou moins aisée à mettre en place selon les enseignements, les conditions de travail des étudiant.es, leur accès à Internet également.
Autour de cet appel à témoignage, je fais l’hypothèse d’une part que le confinement diminue un certain nombre de contraintes sur les femmes autour de la présentation de soi – les articles de presse reprennent notamment l’idée que le confinement libèrerait les femmes du regard des autres sur leurs corps. D’autre part, il me semble également que le confinement renforce la division genrée des tâches au sein du couple et qu’il rend d’autant plus difficile la conciliation vie professionnelle/vie privée pour les femmes. J’ai lancé cette première piste de réflexion avant tout pour satisfaire ma curiosité sur les thématiques de genre sur lesquelles j’ai peu travaillé par ailleurs.
C’est dans ce contexte exceptionnel que nous proposons de mettre en œuvre un dispositif coordonné de suivi et d’analyse des transformations des mobilités urbaines post-confinement, en particulier pour éclairer la décision publique dans les prochains mois. Pour ce faire, le laboratoire LAET s’est associé avec plusieurs bureaux d’étude (Arcadis, Transae et Mobil’Homme) pour mener un travail d’observatoire des mobilités, des enquêtes quantitatives et qualitatives auprès des habitant.es de la Métropole et construire des scenarios prospectifs sur l’effet de la crise sanitaire sur les mobilités. Le projet bénéficie a priori de financements de partenaires institutionnels, notamment la Métropole de Lyon et potentiellement d’autres partenaires institutionnels. Il fait aussi l’objet de demandes de financement de recherche, auprès du CNRS, de l’IDEX et de l’ANR. Si le projet est initialement prévu pour couvrir le territoire de la métropole lyonnaise, il pourrait également être étendu à certains territoires périurbains attenants ainsi que reproduit sur une autre agglomération française.