Publié le 14 mars 2023 Mis à jour le 26 septembre 2024
le 17 octobre 2024
En distanciel (visio / live), En co-modal

Dans le cadre de ses Après-midi de la protection sociale, l’Institut d’Études du Travail de Lyon propose des rendez-vous réguliers, en mode hybride, autour de thèmes d’actualité ou de questions plus générales qui interrogent notre société.

À l’occasion de ces rencontres ouvertes au plus grand nombre, seront sollicité·es des spécialistes du droit de la sécurité sociale et du droit du travail, universitaires ou professionnels, qui seront invité·es à partager leurs réflexions, des observations, des informations.

 
Année 24/25
Première session : Travail en prison.
Jeudi 17 octobre 2024 de 14h à 16h, en mode hybride.

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Fruit d’un important travail interministériel, la réforme du travail pénitentiaire, issue de la loi pour la confiance dans l’institution judiciaire du 22 décembre 2021, a entendu rapprocher les conditions d’emploi des personnes détenues du droit commun de celle des salariés, en instaurant un nouveau contrat d’emploi pénitentiaire (CEP). Plus largement, l’ambition est, selon les termes du Ministère de la Justice, de « faire évoluer la philosophie de la relation de travail des personnes détenues avec les établissements pénitentiaires et les entreprises ». Depuis son entrée en vigueur le 1er mai 2022, quel état des lieux dresser ? S’agit-il d’avancées décisives pour ces travailleurs, principalement affectés à des tâches répétitives et non-qualifiantes, longtemps privés de contrat et donc de protection du droit du travail ? En réorganisant l’activité productive en prison, quelle politique du travail pénitentiaire la loi met-elle en place ?

Il sera aussi question de l’ordonnance du 19 octobre 2022 relative aux droits sociaux des personnes détenues, qui améliore de manière notable la protection sociale des détenus travailleurs, mais dont les décrets ne sont pas encore parus. En fil conducteur de ces débats, une question majeure sera posée : se dirige-t-on (enfin) vers la normalisation des droits sociaux des travailleurs en prison ?

Avec les interventions de Philippe Auvergnon (Directeur de recherche au CNRS, Université de Bordeaux), Lola Isidro (Maîtresse de conférences à l’Université Paris-Nanterre), Prune Missoffe (Responsable analyses et plaidoyer, Observatoire international des prisons – section française).
Références bibliographiques  :
P. Auvergnon, « Travail en prison : retour sur une réforme toujours en cours », Semaine Sociale Lamy 2024, n° 2099, p. 5.
P. Auvergnon, « Quand la lutte contre la récidive permet et limite les progrès de l'encadrement juridique du travail en prison », Dr. soc. 2022, p.352. 
P. Auvergnon, « Droit du travail en prison : goutte à goutte l’eau creuse la roche », in J. Schmitz et M.-C. Amauger-Lattes (dir.), Quelle normalisation de la relation de travail en prison ? Enjeux et perspectives d’une réforme, Institut francophone pour la justice et la démocratie, 2022.
P. Auvergnon, M. Crétenot, N. Ferran, C. Wolmark, « Propositions pour un statut juridique du détenu travailleur », Droit social 2019, p.1075.
L. Isidro, « Penser les droits collectifs des travailleurs en prison », in J. Schmitz et M.-C. Amauger-Lattes (dir.), Quelle normalisation de la relation de travail en prison ? Enjeux et perspectives d’une réforme, Institut francophone pour la justice et la démocratie, 2022.
L. Isidro, T. Pasquier, « Projet de loi « pour la confiance dans l’institution judiciaire » : une ébauche de statut pour les détenus travailleurs », Lexbase, La lettre juridique n°868, 10 juin 2021.
L. Isidro, « L’incapacité du régime actuel du travail en détention à préparer la réinsertion », in J. Schmitz (dir.), Le droit à la réinsertion des personnes détenues, Institut Universitaire Varenne, coll. Colloques et Essais, 2017.
L. Isidro, « Le travail en prison à l’aune des exigences fondamentales de l’OIT », in Ph. Auvergnon (dir.), Droit du travail en prison : d’un déni à une reconnaissance ?, Presses universitaires de Bordeaux, 2015.
OIP, Une main d’œuvre « d’appoint », sous-payée et muselée : le 1er mai s’arrête aux portes de la prison, 28 avril 2023.
OIP, Le Conseil de l’Europe épingle la France sur la rémunération indécente des travailleurs détenus, 5 avril 2023.
OIP, Travail en prison : droits au rabais pour une flexibilité maximale, 1er juillet 2022.
OIP, Travail en prison : une réforme indispensable mais inaboutie, 28 septembre 2021.
Deuxième session :
Mardi 3 décembre 2024 de 14h à 16h, en mode hybride

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Année 23/24
Première session : Réflexions autour des conventions médicales.
Mardi 9 mai 2023 de 14h à 16h, en mode hybride..

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Vivons-nous depuis le 31 mars 2023 un moment inédit dans l’histoire des conventions médicales ? Possiblement ! Après la dénonciation de la dernière convention médicale par les organisations représentatives des médecins et en l’absence pour l’instant de règlement arbitral, ne sommes-nous pas actuellement confronté·es à un vide juridique faute de fondement légal, règlementaire ou conventionnel pour fixer les bases de remboursement des frais de santé ? Cette question et bien d’autres telles que la liberté d’installation, la représentativité des organisations professionnelles ou la place des conventions médicales seront discutées lors de ce premier Après-midi de la protection sociale qui ne restera pas sans lendemain ! Rendez-vous en effet le mardi 18 juin 2024 pour un échange autour des contrats courts.

Avec les interventions de Charlène Collet (Docteure en droit, agence régionale de santé d’Occitanie), Marion Del Sol (Professeure à l'Université Rennes 1), Ylias Ferkane (Maître de conférences à l’Université Paris Nanterre) et Sophie Nadal (Professeure à Cergy Paris Université).
Deuxième session : Les transitions collectives.
Jeudi 30 novembre 2023 de 14h à 16h, en mode hybride.

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Les transitions collectives, qui ont été initiées et conçues au cours de l’année 2020 par le ministère du Travail, s'inscrivent dans le cadre de France Relance. Elles consistent à éviter les licenciements en facilitant au sein d’un même espace territorial le passage de salariés d’une branche d’activité en déclin vers un autre secteur d’activité qui apparaît plus porteur en terme d’emplois. La mise en œuvre de ce dispositif implique d’identifier les emplois concernés en faisant appel au dialogue social dans le cadre de la gestion des emplois et des parcours professionnels (GEPP), d’organiser la transition par le projet de transition professionnelle et enfin de le financer.

Au-delà des rouages techniques et des outils juridiques utilisés, la prise en charge des transitions collectives rouvre le débat sur l’intérêt d’instituer une sécurité sociale professionnelle, entendue, entre autres, comme un outil de mutualisation des financements des entreprises dans un espace géographique donné pour accompagner les évolutions professionnelles des salariés.

Pour débattre de ce dispositif et de ses enjeux, interviendront Josépha Dirringer (maîtresse de conférences à l'Université de Rennes), Pierre-Emmanuel Berthier (maître de conférences à l'Université de Lyon 2), Stéphane Bochard (CGT Auvergne Rhône Alpes) et Pascal Caillaud (chargé de recherche au CNRS, Université de Nantes).
Troisième session : Santé au travail dans le domaine agricole.
Mercredi 31 janvier 2024 de 14h à 16h, en mode hybride.

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Depuis la disparition du régime social des indépendants, la Mutualité Sociale Agricole est devenue le deuxième régime de sécurité sociale par le nombre de personnes protégées. Pourtant, son fonctionnement, ses spécificités restent assez méconnus, à l’image par exemple du service de santé agricole dont l’organisation relève de la responsabilité des caisses de mutualité sociale agricole. Ce sont ces questions de santé et de sécurité au travail dans le domaine agricole que nous vous proposons d’aborder tant sous l’angle institutionnel que des actions et politiques mises en œuvre.

Avec les interventions d’Alexandre Charbonneau (Maître de conférences à l’université de Bordeaux), Morane Keim-Bagot (Professeure à l’université de Strasbourg) et Hanane Mouftadi (Attachée de direction, Direction Santé Sécurité au Travail, Caisse Centrale de la Mutualité Sociale Agricole).
Quatrième session : Négocier la prévoyance dans la fonction publique.
Mardi 19 mars 2024 de 16h30 à 18h30, en mode hybride.

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Depuis quelques années, le paysage de la protection sociale se modifie à grande vitesse dans la fonction publique. En parallèle des réformes des retraites qui impactent fortement les agents, le chantier des couvertures complémentaires santé et prévoyance accapare les administrations publiques et les organisations syndicales. Trouvant son origine dans la remise en cause du monopole des mutuelles de fonctionnaires en 2007, ses fondations demeurent absconses pour les non-spécialistes : à la suite d’une ordonnance de février 2021 fixant un objectif de généralisation des complémentaires santé et prévoyance dans les trois fonctions publiques, un enchevêtrement de décrets d’application et d’accords collectifs déclinés au triple niveau interministériel, ministériel et local, met progressivement en place les nouveaux droits des agents publics.

Si le nouveau régime qui se constitue est influencé par la généralisation de la complémentaire santé dans le secteur privé, il n’en est pas le simple décalque. Contemporaines de la réforme de la négociation collective dans la fonction publique (également introduite par ordonnances en 2021), les complémentaires santé et prévoyance semblent bien être un terrain d’expérimentation d’une nouvelle articulation des normes en droit public du travail. Nos invité∙es discuteront du nouveau régime de la négociation et des accords collectifs dans la fonction publique, de son articulation avec le(s) statut(s) des agents publics et des modèles de protection sociale qui se dessinent. Avec en toile de fond, un questionnement : ce nouveau droit collectif agirait-il aussi comme un révélateur des évolutions du droit du travail ?

Avec les interventions de Florence Debord (Professeure à l’Université Lumière Lyon 2), Nicolas Di Camillo (Maître de conférences à l’Université de Franche-Comté) et Morgan Sweeney (Maître de conférences à l’Université Paris-Dauphine).
Cinquième session : Droits des personnes en situation de handicap : vers la désinstitutionalisation ?
Jeudi 23 mai 2024 de 14h à 16h, en mode hybride.

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La loi du 18 décembre 2023 pour le plein emploi compte un titre III intitulé « Favoriser l’accès à l’emploi des personnes en situation de handicap ». Si l’accès à l’emploi et le maintien dans l’emploi sont des éléments essentiels dans la construction d’une société inclusive, ce ne sont pas les seuls droits qui doivent être garantis. La liberté de mener une vie amoureuse et sexuelle, qui reste largement un tabou, est insuffisamment mise en œuvre, particulièrement dans les établissements et services sociaux et médico-sociaux.

Le renforcement des droits et libertés fondamentales des personnes en situation de handicap soulève directement la question de l’accompagnement. Elle est aujourd’hui reposée à travers le mouvement de « désinstitutionalisation ». Dans ce nouveau cadre de pensée, il s’agit de favoriser un accompagnement, qu’il soit professionnel, économique ou social, « hors les murs » qui valorise l’expertise des professionnels dont l’intervention se fait sur les lieux de vie de la personne en situation de handicap, à son domicile ou en milieu ordinaire de travail. Pour quelle effectivité des droits civils et sociaux des personnes concernées ?

Avec les interventions de Stéphanie Berthomé (Docteure en droit, Évaluatrice externe des établissements et services sociaux et médico-sociaux et Directrice d'établissements et services pour enfants en situation de handicap), Laurène Joly (Maîtresse de conférences, université de Bordeaux), Guillaume Rousset (Maître de conférences, Habilité à diriger des recherches, université Jean Moulin Lyon 3, IFROSS/CRDMS).

Bibliographie :

  • Berthomé S., Les leviers juridiques à l’inclusion professionnelle des personnes en situation de handicap dans les entreprises, Thèse de doctorat, Rennes, 10 juill. 2023 ;
  • Joly L., L'emploi des personnes handicapées entre discrimination et égalité, Dalloz, 2015, Nouvelle bibliothèque de thèses ;
  • Rousset G., « Travailleurs du soin ou travailleurs du sexe ? - Réflexions juridiques sur les assistants sexuels dans le champ du handicap », in Pierron J.-P, Vinot D., Chelle E. (dir.), Travail du soin, soin du travail - Préserver la valeur intangible de la relation au sein d’organisations en tension, Seli Arslan, 2020, 192 p., p. 143.

Informations pratiques

Lieu(x)

En distanciel (visio / live), En co-modal

En visioconférence ou en présentiel campus BdR – Salle DEM.436 (bureaux du CERCRID) – Bâtiment Déméter

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