Publié le 17 mai 2022 Mis à jour le 18 mai 2022
le 17 mai 2022

Félicitations à Ismène, originaire du Bénin, qui remporte le trophée "Attractivité" de l'édition 2022 du programme des Jeunes ambassadeur/drice, avec son projet "Partage de l'or rouge entre la Région Auvergne Rhône-Alpes et l'Atlantique au Bénin"

8 de nos étudiant.es internationaux/ales ont participé cette année au programme Jeunes ambassadeur/drices de la Région, parmi lesquel.les Ismène Kepdjo, diplômée en 2021 du master 2 Médiations urbaines, savoirs et expertises à l'Institut de la communication. Par la qualité de son dossier et son implication enthousiaste lors de la présentation orale, elle a su convaincre le jury et remporter l'approbation du public.
Programme des Jeunes ambassadeur/drices - Soirée des Trophées 2022
Soirée de Gala et de Remise des Trophées au Centre de Congrès à Chambéry - Promotion 2022 - Jeudi 7 avril 2022
 
Entretien avec notre lauréate pour en savoir plus sur son parcours et son projet sur le safran...
Pourriez-vous présenter en quelques mots ?

I. K. : À l'état civil, je m'appelle Gloria Ismène Houénoukpo KPEDJO, et j'ai choisi en pseudonyme Amazone du micro et de la plume. Jeune femme béninoise d'une trentaine d'années, j'ai plusieurs cordes à mon arc : journaliste, médiatrice culturelle et agri-entrepreneure.
Après un baccalauréat série littéraire, j'ai intégrée l’école de journalisme au Bénin en 2013. J’ai ensuite soutenu en 2016 une licence à l’université d’Abomey-Calavi, près de Cotonou (sud Bénin). Bénéficiant d’une bourse octroyée par l'association française de journaliste « Reporters Solidaires », j'ai pu effectuer un master 2 en techniques des métiers de l’information à l’université Nazi Boni au Burkina Faso. Major de promotion dans ce master, j’ai obtenu une bourse de mobilité Erasmus+ qui m’a permis de m'inscrire en master 2 Nouvelles pratiques journalistiques dès 2019 à l’Université Lumière Lyon 2. L’année suivante, j’ai fait un master, sur fonds propre, en médiation culturelle, un autre domaine qui m'intéresse. Mon ambition professionnelle est d’enseigner et de partager mes expériences avec les générations futures. Je souhaite aussi m’investir dans l’agriculture, afin de créer des emplois et surtout de répondre à certains besoins de la société.

Quel est votre projet ? Comment est née l’idée ?

I. K. : Mon projet est d'exporter le savoir-faire de la région Auvergne-Rhône-Alpes pour produire le safran, qu'on appelle aussi « l’or rouge », au Bénin, et ainsi en assurer la distribution sur le plan national et international.
Parmi mes centres d'intérêts, la cuisine et l'agriculture occupent une place centrale. J'aime « la bonne bouffe » et considère qu'on ne peut pas dissocier la cuisine et l'agriculture. Adolescente, j'ai travaillé dans des champs de maïs, de haricot, d’arachide… avec mon feu grand-père et mon père. Cette expérience a ancré en moi le goût de la terre et ma confiance en elle : elle ne me ment jamais, elle nous rend toujours ce qu'on lui donne. Je me suis promis d'y investir quand je serai adulte.
Observant les problèmes domaniaux, les questions d'héritages bien difficiles dans mon pays, j'ai décidé de posséder des terres pour atteindre mon objectif. En 2020 et 2021, j'ai acquis un domaine sans savoir ce que j'allais y cultiver. Je me dis toujours « Ismène, tu es unique en ton genre et c'est ce qui fait de toi ce que tu es, alors tu dois faire des choses extraordinaires ».
Souhaitant faciliter mon intégration en France, j'ai candidaté au programme Jeunes Ambassadeur/drices au début de l'année universitaire 2021/2022. Mi-novembre, j'ai rencontré pour la première fois ma marraine, Anne Marie Letessier, professeure d’anglais retraitée du Lycée Chevreul Lestonnac et coordinatrice des projets à l’international du lycée. Ayant déjà décidé de participer au concours des Trophées, nous avons convenu de nous revoir le plus tôt possible. Après avoir discuté de nos vies, de nos familles, de ce que nous aimions, j’ai évoqué ma passion pour l’agriculture et la cuisine. C'était presque une évidence que mon projet Jeunes ambassadeur/drices qui reliera la France et mon cher Bénin allait relever de ces domaines. Dans nos échanges sur les saveurs culinaires, ma marraine m’a demandé si je connais l’or rouge; Je n'en avais encore jamais entendu parler. J'ai commencé par des recherches sur internet, découvrant que c'est ainsi qu'on désignait le safran, épice utilisée dans la cuisine, la pâtisserie, mais aussi la teinture et également pour ses vertus médicinales.
Bien que les épices soient pour moi indissociables de la cuisine, le safran, dont les qualités gustatives sont très prisées, est peu connu au Bénin. Très enthousiasmée pour cette découverte, j’ai interrogée ma marraine sur la possibilité de trouver une ou plusieurs safranières à Lyon afin que je touche du doigt la réalité. Qu’elle soit rurale, ou urbaine la culture du safran est effective dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. De la safranière des Monts du Lyonnais, à celle des toits du centre commercial de la Part-Dieu, la charte est la même : le respect du cycle de la plante, une agriculture biologique, des techniques artisanales et un dévouement à l’or rouge.

Comment comptez-vous mettre en oeuvre votre projet ?

I. K. : Après avoir évalué les possibilités d’adaptation des bulbes de crocus au sol du Bénin, ma vision s’est vite élargie au-delà de la culture du safran et de l’échange de savoirs et savoir-faire entre les deux pays. J’ai envisagé l’exploitation de mes terres, la formation professionnelle des femmes, les nouveaux débouchés économiques, l’intérêt d’investisseurs privés, le partenariat avec des agronomes, cuisinier.es et herboristes. Certains contacts se sont avérés fructueux, d'autres n'ont pas abouti, mais ma motivation n'en est que renforcée.

Hormis les terres que je possède et les partenariats humains déjà établis, je suis en formation au sein de l'incubateur du centre d'entrepreneuriat Lyon-Saint Étienne pour mieux bâtir mon projet, acquérir les compétences nécessaires et pouvoir réfléchir aux différents enjeux. Le plus dur à l’heure actuelle, c’est le financement pour l’installation de la ferme. Pour y parvenir, j’ai lancé une collecte de fonds et réalisé la vidéo ci-contre, afin de présenter mon projet.

Je reste disponible, ouverte pour vos apports, différents types de collaborations et partenariats dans le cadre de ce projet. Toute aide est la bienvenue !

Que retenez-vous de l’expérience Jeunes Ambassadeur/drices ?

I. K. : Pour moi, l’association Jeunes Ambassadeur/trices est et reste une famille adoptive, même si dans nos familles tout n’est pas rose comme on l’aurait souhaité. A travers les différentes activités proposées, nul.le n’est délaissé.e, chacun.e trouve sa place. La soirée cuisine du monde m’a tellement séduite. En 2h, j’ai parcouru une vingtaine de pays, c’était magnifique et chouette !

 

Jeunes ambassadeurs

Le but de ce dispositif ? Contribuer au rayonnement international de la région Auvergne-Rhône-Alpes et de ses principales villes universitaires par le biais notamment du parrainage/marrainage d'un.e jeune étudiant.e international.e par un.e professionnel.e.
Au fil de l'année, ces étudiant.es sont invité.es à des événements et découvrent la région avec des sorties culturelles, des visites d'entreprises... Chacun.e a aussi la possibilité de proposer, avec l'accompagnement de son parrain ou sa marraine, un projet de développement innovant, réaliste et à terme réalisable, permettant un rapprochement entre la région Auvergne-Rhône-Alpes et la région d’origine du/de la jeune ambassadeur/drice. Leur créativité et leur capacité à innover seront récompensées dans le cadre du Concours des Trophées.

Informations pratiques

Partenaires

© Crédits photos : Programme Jeunes ambassadeur/drices

Contact

Ismène KPEDJO :