Portraits d'entrepreneur.es, ancien.nes étudiant.es Lyon 2
Le centre national de Formation aux Métiers du Jeu et du Jouet FM2J a pour objectifs de former les professionnel·les dans l'utilisation du jeu et de le valoriser comme outil professionnel. Pour FM2J, le jeu est un objet culturel, support éducatif, thérapeutique et vecteur social. Constitué en société coopérative et participative, FM2J partage les valeurs de l'économie sociale et solidaire. Gérant de FM2J et docteur en sciences de l'éducation, Cédric Gueyraud dirige de nombreuses recherches-action à FM2J et participe régulièrement à des travaux de publication.
Prénom : Cédric
Société : Centre national de Formation aux Métiers du Jeu et du Jouet
Domaines : Sciences de l'éducation, métiers du jeu, support éducatif, thérapeutique et vecteur social
Études : A fait ses études à l’Université Lumière Lyon 2 à l’Institut de Psychologie et à l’Institut des Sciences et Pratiques d’Éducation et de Formation (ISPEF)
Mantra : Entreprendre, c’est comme être auteur·e d’un grand jeu
- Présentez-nous votre société…
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FM2J, l’acronyme du centre national de Formation aux Métiers du Jeu et du Jouet dont je suis le gérant, forme tou·tes les professionnel·les qui utilisent le jeu ou le jouet dans leur métier, que ce soit dans le domaine de la petite enfance, l’animation, l’éducation, la santé, la culture, le soin… Par exemple, nous pouvons aménager des espaces de jeux dans des crèches, former au métier de ludothécaire, aider les professionnel·les à créer des médiations par le jeu, etc. À côté de cette activité principale de formation, nous menons aussi des recherches-action qui nous permettent de faire des conférences et des publications. Pour cela, nous nous appuyons sur les psychologues de notre équipe, je suis moi-même docteur en sciences de l’éduction et nous pouvons également mobiliser un réseau de chercheur.es partenaires. Il s’agit de projets de recherche de terrain. Personnellement, j’ai mené ma thèse sur le jeu et la maladie d’Alzheimer, en étudiant le lien entre les séances de jeu et la diminution des troubles du comportement. Nous avons aussi eu l’occasion de travailler sur les cours de récréation, pour repenser les activités et renforcer la qualité de jeu. Récemment, nous avons mené un partenariat avec des professionnel·les de santé qui accompagnent des enfants souffrant de trouble du déficit de l'attention et d’hyperactivité.
- Comment votre idée est-elle née ?
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L’idée vient de la précédente gérante, qui m’a initialement embauché en tant que formateur et responsable formation à la naissance de FM2J. Après 2 ans, elle est partie à la retraite et les salarié.es se sont mobilisé.es pour transformer l’entreprise en société coopérative et participative (SCOP). J’en suis le gérant depuis 2010.
- Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?
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Avec ma formation en sciences humaines et mon expérience de formateur, je me suis retrouvé entrepreneur du jour au lendemain, ce qui n’a pas été facile pendant les premières années. J’ai beaucoup appris sur le terrain et par l’expérience, mais il faut se familiariser avec des axes dont on n’a pas l’habitude comme le financier, l’administratif, le juridique, le management, etc.
- Qu’est-ce qu’il y a de Lyon 2 dans votre cœur d’entrepreneur ?
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Je suis un pur produit de l’Université Lumière Lyon 2, j’y suis resté très longtemps puisque j’ai d’abord fait une formation en psychologie, puis j’ai repris une formation en sciences de l’éduction jusqu’en doctorat. C’est mon Université de cœur, d’ailleurs j’aime beaucoup y revenir en tant chargé d’enseignement. Mon parcours me permet de mener des actions de conférences, de publications, de formations, aussi bien en psychologie qu’en sciences de l’éducation. De plus, le titre de docteur à l’Université m’aide beaucoup à dépasser les difficultés de l’entreprise pour la rendre plus résiliente, persévérante, exigeante, ambitieuse.
- Quels sont vos futurs projets ?
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Après ces années dans le jeu, mon rêve serait d’écrire un livre de développement personnel pour pouvoir penser sa vie comme un jeu. Quand on est en train de jouer, on s’aperçoit qu’on éprouve des sensations de bien-être, de plaisir, on se sent capable tout en se challengeant. Finalement, est-ce qu’on ne pourrait pas transposer cette modélisation d’une situation de jeu à notre propre vie ? J’aimerais travailler la correspondance entre le « je » et le « jeu », pour mettre un petit peu de « jeu » dans notre vie.
- Quelle est votre définition de l'entrepreneuriat ?
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Être entrepreneur·e, c’est un peu être comme un auteur·e d’un grand jeu : on doit définir un but, créer des règles, trouver des joueur/euses et susciter leur intérêt, les mettre au défi tout en les mettant en zone de confort, si possible en faire un jeu coopératif, c’est-à-dire se servir des ressources spécifiques de chaque joueur/euse et leur permettre d’éprouver du plaisir tout en atteignant le but commun. Après avoir beaucoup joué, osez être auteur·e de jeu en créant votre propre entreprise, le jeu en vaut la chandelle !