Publié le 27 février 2024 Mis à jour le 11 avril 2024
le 27 février 2024

Les doctorants travaillant sur le projet Alinoveg se présentent !

Doctorant alinoveg 1
Marie d’Antimo, étudiante en sociologie à l’Université Lyon 2 depuis 2020, j’ai terminé en 2022 un Master de Socio-Anthropologie Appliquée au Développement Local, formation que j’ai notamment choisie pour sa vision appliquée et participative de la recherche. Ce cursus m’a permis de poursuivre un travail autour des enjeux alimentaires déjà initié en Master 1 sur les pratiques de consommation alimentaire et les difficultés rencontrées par les consommateur.ices à concilier leurs préoccupations alimentaires dans le cadre du modèle de consommation actuel. J’ai réalisé mon enquête de M2 dans le cadre d’un stage au Réseau AMAP AuRA, avec une de recherche appliquée portant sur la question de la solidarité dans le monde paysan, à travers un état des lieux des pratiques et une analyse des freins et leviers. Entre la fin de mon M2 et le début de cette nouvelle année universitaire, j’ai continué à m’intéresser aux enjeux alimentaires en réalisant un volontariat à la Légumerie, association lyonnaise organisant des ateliers participatifs de jardinage et de cuisine centrés autour de l’alimentation végétale.

La thèse que je commence en ce mois de novembre 2023 s’inscrit dans la continuité de ce parcours puisqu’elle porte sur l’étude de la végétalisation des pratiques alimentaires, et prend pour terrain les mangeurs et associations porteuses des transitions agri-alimentaires autour des légumineuses. L’objet de cette recherche est donc de s’intéresser à la fois aux mangeurs.ses dans les processus de végétalisation de leurs pratiques alimentaires et aux manières dont des associations peuvent les y accompagner. Le projet est centré sur la question du changement alimentaire, ses leviers et ses freins, ses conditions d’existence, de construction et d’évolution au sein des trajectoires alimentaires. Cette enquête sera réalisée en trois ans à Lyon, mais sur un territoire qui dépasse la métropole lyonnaise. Rattachée à deux laboratoires que sont le Centre Max Weber d’une part et l’Institut Lyfe Research and Innovation Center d’autre part, cette recherche sera encadrée par Béatrice Maurines en tant que directrice de thèse et Maxime Michaud en tant que co-encadrant.
 
Doctorant alinoveg 2
Ataberk Bagci a commencé ses études en psychologie par une licence à Istanbul en 2015. Même si les sujets environnementaux l’intéressaient lors de ma licence, c’est lors de son master en psychologie sociale et environnementale à l’Université de Nîmes qu’il s’est familiarisé avec les sujets qui touchent le dérèglement climatique. Dans son master, il s’est intéressé à plusieurs thématiques : gentrification des quartiers populaires et représentations spatiales d’une approche psychosociale ainsi que représentations sociales des technologies de mitigation. Ce parcours lui a permis de développer un regard multiple sur ces sujets, dont l’alimentation, en mobilisant l’épistémologie des représentations sociales par des méthodes qualitatives, contre une psychologie sociale souvent enfermée dans des analyses quantitatives et réductrices.

Le projet de thèse qu’il a commencé en novembre 2023 s’inscrit dans la continuité de ses travaux, car il porte sur les représentations et pratiques sociales face à la végétalisation des pratiques alimentaires. Les terrains sont les mangeurs mangeuses de tout public ainsi que les expert-es qui travaillent dans l'agro-industrie, afin de révéler les pensées et pratiques quotidiennes autour des transitions alimentaires avec un intérêt particulièrement porté sur les légumineuses. Comment divers-es mangeurs mangeuses ancrent dans leurs pensées préexistantes les nouvelles matières de nourriture envisagées de base végétale face à la réalité du dérèglement climatique ? Comment parle-t-on des transitions alimentaires, des légumineuses, de la consommation végétale… ?
Le projet vise à saisir le rôle de la nutrition dans le quotidien et celui des changements alimentaires actuels. Il vise également à saisir l’importance des pratiques culturelles, des régimes actuels (p.ex. flexitarisme, véganisme), des crises actuelles (environnementale, économique…), des normes actuelles (sanitaires, sportives…), des gestes et freins du quotidien pour atteindre une nutrition équilibrée.
Cette recherche sera réalisée à Lyon dans le Groupe de recherche en psychologie sociétale (GRePS) sous la direction de Nikos Kalampalikis, Professeur de Psychologie sociale.
 
Perrin
Jacques-Aristide Perrin est un chercheur qui travaille sur les enjeux alimentaires et environnementaux. Ayant dernièrement analysé la filière de la pisciculture en étang ou encore les obstacles à la mise en place de pratiques agroécologiques en Europe, ses recherches mêlent plusieurs disciplines de sciences humaines avec des méthodes de travail diverses : les archives, la réalisation d’inventaire en compilant et analysant une base de données, les questionnaires, les entretiens et les approches participatives (workshop, cartographie participative, démarche de codesign, co-construction de savoirs).

Ayant débuté récemment sa mission au sein du projet ALINOVEG, l’ambition de son travail revient à identifier les freins des producteurs et les leviers de diffusion de la culture des légumineuses en France destinée à l’alimentation humaine. Pour cela, il s’agira d’apporter des éléments de réponse aux questions suivantes : quel est l'avenir de la production de légumineuses en France et quelle pourrait être leur contribution à la diversification des systèmes agricoles et alimentaires, ainsi que des paysages ? Quels sont les facteurs de changement économiques, technologiques et politiques favorisant le développement de ces cultures ? Quels sont les avantages, les défis et les limites pour les producteurs ? Comment construire des chaînes de valeur plus incitatives ?

Dans ce but, trois niveaux d’analyse complémentaires sont privilégiés et sont menés conjointement avec ses collègues Claire Delfosse (Lyon II), Carole Chazoule et Ioanna Mouratiadou (ISARA). Un premier consiste à réaliser un panorama des grands bassins de production de légumineuses (dont particulièrement les pois, fèves, féveroles) au travers d’un travail bibliographique et d’enquêtes. Ce panorama permettra de poser un diagnostic de la présente situation et de mieux saisir la capacité des agriculteurs à aller vers de nouvelles pratiques productives. Il rendra possible l’identification des freins socio-économiques, organisationnels, logistiques et environnementaux à l’implantation de nouvelles cultures. Une deuxième revient à bâtir des scénarios prospectifs favorisant le développement des légumineuses en tenant compte de l’opinion des principales parties prenantes. Enfin, les résultats issus du panorama et des scénarios seront mobilisés dans le cadre d’une étude de terrain plus ciblée visant à étudier le développement de nouvelles pratiques liées aux légumineuses. Par l’intermédiaire d’une méthode de concertation appelée cartographie des concepts en groupes, il s’agira d’accompagner les acteurs de la filière dans une phase de construction de plan d’action.

Informations pratiques

Partenaires

AlinOVeg, un projet ambitieux « du champ à l’assiette »
AlinOVeg a pour objectif de développer des solutions et des produits innovants (variétés de pois et de féverole, ingrédients protéiques, alternatives végétales aux fromages et desserts
végétaux) et de faire émerger une filière française solide et pérenne. Dans le cadre de ce projet, quatre de nos laboratoires de Sciences Humaines et Sociales sont impliqués et accueilleront notamment de jeunes chercheures et chercheurs en post-doctorat et des programmes d’enquêtes importants : le  GREPS, le COACTIS, le LER et le CMW.
→ En savoir plus