Publié le 23 juin 2025 Mis à jour le 23 juin 2025

de Bérénice Hamidi

Dans ce bref essai féministe grand public qui assume un point de vue situé et enrichi par les savoirs expérientiels, Bérénice Hamidi interroge le rôle des représentations culturelles dans la perpétuation de la culture du viol. Elle y défends plusieurs partis pris : 

► D'abord, que cette culture des violences de genre est partout dans nos représentations. Qu'elle traverse toutes les époques, tous les arts (romans, films, séries, spectacles, chansons) et tous les styles de culture et qu'on la retrouve des grand classiques d'hier à la pop culture, au rap ou au cinéma d'auteur d'aujourd'hui. 

► Ensuite, qu'il importe de penser ces violences comme un continuum qui opère à plusieurs niveaux :
♦ entre les violences fictives dans les œuvres et celles qui pèsent dans nos vies affectives et professionnelles comme dans nos institutions.
♦ entre la blague sexiste et le viol, la différence les séparant étant de degré mais pas de nature. 
♦ entre le face-à-face victime/agresseur et les cercles d'alliances collectifs qui les entourent et nous impliquent toutes et tous.

► Enfin, que les violences sexistes et sexuelles sont une question esthétique autant que politique, et que pour les combattre, il faut comprendre comment les œuvres nous apprennent à vivre et à voir le monde et les relations dans la version de l'agresseur.
 
Sommaire
Avant-propos : #Metoo, avant/après ? 
Chapitre 1 : La culture du viol, qu’est-ce que c’est ?

Les trois piliers fondateurs : invisibiliser/normaliser/érotiser les violences  
Sous l’opposition sexe/viol, le continuum des violences  
Chapitre 2 : Regards prédateurs et scripts de domination 
Le male gaze, outil esthétique de la culture du viol
Des scripts sexuels et relationnels de domination
Un regard qui ordonne le visible et invisibilise sa domination 
Chapitre 3 : Assumer la violence : la culture misogyne
Le porno, une école de la misogynie ? 
Le rap : violence de certaines chansons, violence de leur protection juridique
Chapitre 4 : Dénoncer la violence… tout en l’érotisant
Chapitre 5 : Maquiller la violence : les zones grises esthétiques 

Esthétique et érotique de la zone grise 
Amour-passion, amour romantique : les deux versants des relations toxiques
Apprendre à voir et vivre les histoires d’amour dans la version de l’agresseur 
Rigole et tais-toi 
Conclusion : Changer les œuvres, changer nos regards sur les œuvres
Professeure en esthétiques et politiques du théâtre, chercheuse au laboratoire Passages Arts & Littératures (XX-XXI) et membre honoraire de l'Institut Universitaire de France., Bérénice Hamidi est  des enjeux politiques des représentations culturelles, ses recherches croisent analyse esthétique, sociologie, histoire des politiques publiques de la culture et études culturelles dans une perspective intersectionnelle.
Ce livre est le fruit de 5 ans de recherches sur les violences sexistes et sexuelles.  Dernier ouvrage paru : avec Maxime Cervulle (dir.), Les Damné.es de la scène. Penser les controverses théâtrales sur le racisme, Presses Universitaires de Vincennes, 2024.