Mise à jour le 24 nov. 2025
Publié le 20 novembre 2025 – Mis à jour le 24 novembre 2025
Face au défi de la précarité alimentaire étudiante, un projet de recherche pluridisciplinaire, porté par la Chaire Transitions Alimentaires (TrALIM) de l’Université Lumière Lyon 2 et le Centre de recherche de l’Institut Lyfe, explore avec des collectivités territoriales et des associations des solutions pour faire évoluer l’aide alimentaire vers un droit à une alimentation saine et durable.
▌ Un enjeu sociétal majeur
Avec la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19, la précarité alimentaire étudiante s’est accentuée et le recours à l’aide alimentaire par la population étudiante a explosé depuis 2020. Les structures d’aide alimentaire ont ainsi vu arriver des bénéficiaires qui ne recouraient pas à l’aide alimentaire jusqu’alors. Cette aide, apportée par les institutions, les collectivités et les associations, répond à une demande immédiate en fournissant essentiellement des produits de première nécessité, mais reste difficilement viable à long terme. Dans ce contexte, il est urgent de penser les solutions de demain et d’envisager la solidarité alimentaire dans une perspective de transition écologique à plus long terme, pour favoriser l’accès des étudiantes et étudiants à une alimentation de qualité. Souvent marquée par l’incertitude et la vulnérabilité, la condition étudiante est une véritable transition dans un parcours de vie, durant laquelle se forgent des habitudes de consommation susceptibles d’influer sur les pratiques futures. Il convient donc d’agir sur les causes de l’insécurité alimentaire en misant sur l’inclusion, l’éducation et l’autonomisation de ce public, afin de l’accompagner dans une véritable transition vers un modèle alimentaire durable.▌ Une recherche collaborative pour une meilleure justice alimentaire
| Ce projet est issu d’une collaboration entre institutions, collectivités territoriales et associations : la Chaire TrALIM, la Ville de Lyon, la Métropole de Lyon, la Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt et deux associations, La Gonette et Agribio. Il se caractérise par sa dimension pluridisciplinaire réunissant une équipe de recherche engagée dans la transition alimentaire, issue de disciplines complémentaires telles que les sciences de gestion, la sociologie, l’anthropologie et la géographie. Plusieurs unités de recherche de l’Université Lumière Lyon 2 sont ainsi associées au projet : le laboratoire COACTIS (en sciences de gestion), le Centre Max Weber (en sociologie et anthropologie) et le LER (en études rurales). |
▌ Un dispositif de recherche innovant
Le travail de terrain comprend deux phases d’études menées en parallèle : une étude qualitative et une étude quantitative prenant la forme d’une expérimentation.Durant la phase qualitative, des observations et des entretiens sont conduits auprès du public étudiant et de structures associatives engagées dans la lutte contre la précarité alimentaire sur le territoire lyonnais. L’objectif de ce recueil de données est d’une part, de mieux décrypter le paysage alimentaire de la communauté étudiante lyonnaise et ses habitudes alimentaires, et d’autre part, d’identifier ses freins et motivations pour accéder à une alimentation de qualité et locale.
| ♦ un accompagnement financier de la Gonette, qui consiste à verser 50 gonettes par mois (soit l’équivalent de 50 €), pendant douze mois, à chaque étudiante et étudiant. Celles-ci pourront être dépensées dans les commerces alimentaires de proximité du réseau de l’association ; ♦ un accompagnement de sensibilisation auprès du public étudiant proposé par Agribio comprenant une conférence-débat sur l'agriculture biologique, une visite de ferme, des interventions d’agriculteurs et agricultrices et un atelier de cuisine. |
Rédaction
Article de Stéphanie Verfay,
maîtresse de conférences en sciences de gestion, laboratoire COACTIS, Université Lumière Lyon 2.
Lire aussi
Rchrch n°5
→ Tous les articles
→ Tous les articles