Mise à jour le 24 nov. 2025
Publié le 20 novembre 2025 – Mis à jour le 24 novembre 2025
OMEAA est une plateforme technologique dédiée à la métrologie de terrain et aux analyses en laboratoire. Installée depuis 2011 sur le campus Porte des Alpes, elle permet de soutenir des recherches en géomorphologie, géoarchéologie et, plus largement, dans les sciences de l’eau et de l’environnement.
▌ Une plateforme mutualisée,
▌ en soutien à des recherches pluridisciplinaires
Co-portée par les laboratoires Archéorient et Environnement, Ville, Société, rattachés respectivement au CNRS Sciences Humaines et Sociales et CNRS Écologie & Environnement, la plateforme est animée par une équipe formée de personnels CNRS (trois ingénieurs et deux chercheurs) et d’une personnel administrative de l’Université Lumière Lyon 2. Elle apporte un soutien technique et logistique pour les projets d’environ 25 utilisateurs et utilisatrices fréquentes, de différents profils : chercheurs et chercheuses, doctorants et doctorantes, étudiants et étudiantes en master. Actuellement, la plateforme participe à une vingtaine de programmes et projets de recherche nationaux et internationaux. Dans son ensemble OMEAA a vocation à se renforcer et s’élargir vers de nouveaux partenaires tels que la fédération de recherche BioEEnviS. Elle est également investie dans différentes formations de master et de licence dispensées par l’Université Lumière Lyon 2 relevant de la géographie, de l’environnement ou de l’aménagement.| La plateforme s’étend sur environ 220 m2 de surfaces réparties en plusieurs laboratoires analytiques, ainsi que des espaces dédiés au stockage (échantillons scientifiques, matériels de terrain) et aux développements expérimentaux. Après dix ans d’activité, la plateforme a connu en 2022 une rénovation importante du système de ventilation et d’extraction des sorbonnes (hottes d’aspiration pour l’évacuation des gaz émis lors des réactions chimiques) grâce au soutien des services de la Direction de l’Immobilier de l’Université. Ces travaux lui ont permis de se doter d’une chaine de litholamélage pour l’étude des processus pédologiques, ainsi que d’un laboratoire de préparation et d’extraction à la mesure des nucléides cosmogéniques. |
Relevés physico-chimiques en rivière, Les planches près d'Arbois, Jura / Crédit Romain Delunel
Étude du transport sédimentaire par RFID, vallée de la Bienne, Jura / Crédit Adrien Barra
Relevés topographiques au GNSS Différentiel, Sultanat d'Oman / Crédit Adrien Barra
▌ Des analyses pour comprendre le fonctionnement passé des environnements
Carottage sédimentaire par percussion, vallée du Rhône / Crédit Adrien Barra
► Un premier laboratoire vise à réceptionner et décrire les échantillons d’eau ou de sédiments collectés sur le terrain. Il est équipé de balances de précision, d’étuves, d’un broyeur automatique ainsi que d’une chambre froide dans laquelle sont stockés les carottes sédimentaires ainsi que les matériaux environnementaux ou archéologiques nécessitant une conservation dans des conditions thermiques et hygrométriques contrôlées. Une station d’imprégnation et de litholamélage, permettant de produire des lames minces à partir de matériaux meubles (carottes sédimentaires ou prélèvements de sols) est également disponible. Une annexe à ce laboratoire accueille le matériel nécessaire au broyage des échantillons de roches et au tri magnétique des minéraux.
► Enfin, un dernier laboratoire est dédié à la mesure et à la description des échantillons. On y retrouve des microscopes grâce auxquels il est possible d’identifier et de compter les restes organiques contenus dans les sédiments, d’étudier les processus de formation des sols ou encore de décrire la composition minéralogique des échantillons. Un granulomètre laser permet l’étude des processus de transport et de dépôt sédimentaire en milieu fluviatile. Enfin, deux appareils spectromètres portables de fluorescence destinés à la quantification de la composition élémentaire des échantillons sédimentaires aident à la compréhension des changements environnementaux (régime érosif, couverture végétale, anthropisation des milieux) et à l’étude des pollutions actuelles et anciennes. Par exemple, le projet AnthroPoTraces (1) a recours à ces spectromètres pour mesurer les concentrations en Éléments Traces Métalliques, tels que le plomb, le cuivre, l’arsenic, le zinc, le nickel ou encore le chrome, rejetés par les activités humaines et fixés aux particules sédimentaires.
▌ Des outils pour identifier l’évolution des paramètres environnementaux dans un monde en transition
| La métrologie de terrain constitue une part significative des activités de la plateforme. Elle participe à de nombreuses campagnes d’acquisition de données en France et à l’étranger. OMEAA dispose de matériels performants pour les mesures en topographie et d’équipements pour le carottage sédimentaire. La plateforme héberge également une flotte de drones permettant un grand nombre de relevés tels que l’acquisition d’images aériennes diverses (via des capteurs large bande, proche-infrarouge, thermique ou hyperspectral) ou de données LiDAR (2) pour la création de modèles numériques de terrain. Un atelier et des compétences de développement en électronique permettent de déployer sur le terrain des systèmes de mesure innovants, connectés, libres et ouverts et économes et ainsi de suivre les paramètres physiques caractéristiques des hydrosystèmes tels que le niveau d’eau, la température, la turbidité ou la mobilité de la charge de fond. Ces données sont consultables librement selon les principes de science ouverte. |
Carottage sédimentaire pour reconstitution des paléoenvironnements, vallée de la Cure, Bourgogne Franche-Comté / Crédit Adrien Barra
Laboratoire de chimie de la plateforme OMEAA, CNRS Université Lyon 2 / Crédit Adrien Barra
| (1). Production-Consommation-Rejets de polluants, les traceurs urbains du paléo-Anthropocène. (2). Acronyme anglais de “détection et télémétrie par la lumière” |
Rédaction
Article de
♦ Adrien Barra, ingénieur CNRS
♦ Hugo Delile, chercheur CNRS, Laboratoire Archéorient
♦ Romain Delunel, chercheur CNRS, Laboratoire EVS
♦ Adrien Barra, ingénieur CNRS
♦ Hugo Delile, chercheur CNRS, Laboratoire Archéorient
♦ Romain Delunel, chercheur CNRS, Laboratoire EVS
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