Patrimoine architectural et urbain du 20eme siècle - Enjeux de la conservation

Résumé : Hors l’art angkorien, la connaissance de l’état actuel du patrimoine cambodgien est limitée. Le patrimoine post Angkorien compte du 15ème au 19ème, le patrimoine du 20eme de l’époque colonial et de la période de Sangkum Reastr Niyum, des années 60, sont mal connus. Ils n’existent pas d’inventaire, et peu d’études. Cette méconnaissance du patrimoine non-Angkorien a pour effet immédiat la démolition ou l’altération d’ensembles monumentaux civils ou religieux caractéristiques des périodes récentes de l’histoire du Cambodge.
La pratique actuelle de reconstruction à grands frais des pagodes, après destruction des anciens monuments considérés comme vétustes, et de “ toilettage ” des bâtiments urbains ne correspondant plus au goût actuel, semble démontrer que la question du coût n’est pas primordiale. Cette pratique témoigne plutôt de l’existence d’obstacles sociaux culturels majeurs : la notion de patrimoine n’est pas familière, et par suite, l’idée de conservation-restauration est absente des critères de décision. 
En outre elle met en lumière la disparition des savoir-faire traditionnels : On sait comment démolir pour reconstruire en employant les techniques et les matériaux modernes, mais on ne sait plus comment restaurer les ouvrages anciens – On doute même parfois que cela soit possible.
La gestion efficace du patrimoine rencontre, à l’heure actuelle, de nombreux obstacles, du fait de la difficile mise en œuvre de la réglementation, les ressources humaines en qualité et d’une trop obscure répartition des compétences entre les différentes institutions concernées (ministères, autorités locales, établissements publics). Par contre, la loi, les déclarations ont élaboré en succession de la loi du 25 janvier 1996 sur la Protection du Patrimoine Culturel qui est couvre tous les champs du patrimoine historique, mais elle ne dispose pas ou peu des décrets d’application nécessaires.

A propos de la conférencière : Sisowath Men Chandévy est architecte diplômée en 1998 de la faculté d’Architecture et d’urbanisme de l’Université Royale des Beaux-Arts de Phnom Penh dont elles est aujourd’hui la vice-rectrice. Elle a obtenu le diplôme d’État d’architecte à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Toulouse en 2007, grâce à la bourse du Gouvernement Français via l’Ambassade de France à Phnom Penh.
De retour au Cambodge en 2017, elle a été désignée par le ministère de la Culture et des Beaux-Arts pour participer au pilotage du projet de coopération patrimoniale avec la France, en tant que responsable du « Centre du Patrimoine ». Celui-ci s’articule autour de deux entités : l’École du patrimoine et la Mission du patrimoine. Elle nourrit son expérience à travers une intervention régulière sur le terrain, et son activisme en matière de formation professionnelle.
Son champ d’études actuel concerne la connexion transdisciplinaire reliant les études architecturales et urbaines à la question de la terminologie des biens envisagés. Elle a donc initié en 2010 un travail de recherche qui porte sur le « Vocabulaire de l’architecture khmère. Dictionnaire illustré, lexique Khmer – Français et Français- khmer » . 
 

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