Quelques jours après les représentations de "La Passion a un sein plus petit que l'autre", la dernière création de la compagnie Le rire d'Ariane, Mélodie Fourmeaux et Célia Jaillet reviennent sur l'expérience de la résidence d'artiste qui leur a permis de se préparer.
Depuis 2021, l'Université lance chaque année un appel à projets, souhaitant développer les résidences d'artiste. Cette initiative s'inscrit dans la volonté de s’ouvrir au monde artistique et s’appuie sur la convention cadre Université lieu de culture (2013). Les candidatures sont ouvertes aux artistes, compagnies, collectifs d’artistes et/ou structures associatives témoignant d’une expérience professionnelle dans la conception et la réalisation de projets artistiques et culturels, avec une préférence pour les artistes du territoire. Le projet peut concerner une grande variétés de disciplines artistiques et culturelles (théâtre, danse, cirque, théâtre d’objets, théâtre de marionnettes, performance, musique, arts numériques) et doit entrer en résonance avec les domaines de formation de l’Université. Deux équipes artistiques sont retenues, chacune accueillie pendant 8 jours lors de la période estivale sur le plateau de l’Amphithéâtre culturel et s’engageant à donner une ou deux représentations lors de l'année universitaire suivante, ainsi qu’un temps de médiation et de rencontre avec le public étudiant. |
Entretien avec Mélodie et Célia
La compagnie Le Rire d’Ariane a été accueillie en résidence à l'amphithéâtre culturel pendant une semaine entière en juin 2023, pour sa création théâtrale, La Passion a un sein plus petit que l’autre. Les représentations ont eu lieu les 20 et 21 novembre derniers et la troupe a été applaudie par plus de cent personnes chaque soir. Les porteuses du projet, comédiennes, Mélodie Fourmeaux et Célia Jaillet reviennent sur l'expérience de ces derniers mois.
Qu'attendiez-vous de cette résidence ? A-t-elle répondu à votre attente ?
M. F. et C. J. : « La résidence était primordiale pour nous dans la mesure où cela faisait déjà plusieurs mois que nous travaillions ce spectacle mais que nous n’avions encore jamais eu l’occasion de le faire dans un espace adapté. Hormis quelques demi-journées au TNP, nous avions jusque-là répété dans des salles de classe, chez nous, parfois dans des halls d’immeuble ou en extérieur. Il est très difficile, en tant qu’étudiant.es (et pas forcément dans le domaine du théâtre) de répéter dans des conditions favorables artistiquement. Avoir la chance d’investir un lieu fait pour le théâtre, avec une très grande scène, avec un public, a complètement fait décoller notre travail qui, s’il n’avait pas été inutile, pouvait enfin se déployer. La résidence a de ce point de vue entièrement répondu à nos attentes : nous pouvions tester les déplacements, travailler le port de la voix, nous rendre compte de l’acoustique, organiser les coulisses, utiliser des décors, retravailler le rythme et le dynamisme qui sur une grande scène se perdaient un peu. Tout est devenu d’un coup plus concret, nous avons pu réaliser tout le travail accompli et tout ce qu’il y avait encore à faire. »
Que retenez-vous de cette expérience ? Qu'avez-vous appris ?
M. F. et C. J. : « Un autre point important a été aussi la cohésion que la résidence a apporté à l’équipe. La salle est grande, belle... elle donne envie, de l’énergie. Nous avions pour la première fois la place et le temps d’être tous et toutes réuni.e.s et de se projeter dans une expérience de scène, de collectif, de représentation, d’échange avec le public. Après des mois de travail en petit nombre et à l’approche des premières représentations, ce souffle de réalité et cette odeur d’efforts qui payent étaient particulièrement bienvenus. Nous avons réellement tissé un esprit de troupe à partir de ce moment-là, qui était lui aussi nécessaire à la qualité du spectacle et au dynamisme d’équipe qu’il demande.
Depuis la régie...
Quelles sont les perspectives ?
M. F. et C. J. : « Grâce à cette résidence, nous avons pu être techniquement et artistiquement prêt.es pour nos représentations de septembre et de novembre, de manière beaucoup plus professionnelle que si nous n’avions pas eu la chance d’avoir ce temps dans un tel espace, sur une longue durée et accompagné.es de professionnels. Cette expérience nous a ouvert d'autres possibilités avec de nouvelles dates prévues, notamment à Paris dans le cadre du festival Ecarts au nouveau Lavoir moderne entre le 17 et le 20 avril 2024, mais aussi peut-être à Marseille dans le cadre du festival de théâtre amateur. Nous remplissons régulièrement de nouveaux appels à projets (nous allons candidater pour le concours du Crous par exemple) afin de continuer l’aventure. »
La compagnie Le rire d'Ariane
Depuis maintenant 5 ans, la compagnie Le Rire d'Ariane tente de faire rêver les somnambules en couleurs. Sa soif d’échanges et de tréteaux est notamment l'occasion de liens fructueux entre différents établissements Lyonnais où ses membres se sont rencontrés et souri. Après la présentation d'une étape du travail lors du festival TUL et 10 jours de résidence à l'Amphithéâtre culturel de l'Université, elle vous propose sa dernière création complète, La Passion a un sein plus petit que l'autre, où se mêlent musique, danse et théâtre. Ce n'est pas l’intention qui compte mais la nôtre a pris beaucoup d’élan et mis ses plus beaux habits : nous voudrions appréhender un thème qui nous touche tous-tes pour redéployer du collectif, en abordant des problématiques à la fois aussi vieilles que Mme de Chartres et bien plus jeunes qu’Anna Calvi. Parler d’amour est l’occasion de sortir les violons sans noyer les mouchoirs, et d’unir le public à travers la reconnaissance des virtuosités et sinuosités de ce sentiment par le déploiement d’un large éventail de personnages où chacun-e pourra trouver un miroir, même déformant. |
- Composition de la compagnie / Distribution
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Discussion en bord de scène après la représentationMélodie Fourmeaux, 21 ans- ENS de Lyon en spécialité Théâtre Ulysse Genevray, 20 ans Marie Laurent, 22 ans, Université Lumière Lyon 2 Mylène Lerat, 21 ans, master de philosophie à l'Université Jean Moulin Lyon 3 Matéo Bonin, 22 ans, master 1 journalisme (césure en 2023/2024), Université Lumière Lyon 2 Leïla Wanlin, 20 ans, master Lettres modernes à la Sorbonne Célia Jaillet, 22 ans, Master de Lettres à l'Université Lumière Lyon 2 Pierrick Grillet, 21 ans, formé au conservatoire de Chambéry Ethan Lissillour, 18 ans, CPGE Lettres spécialité théâtre au lycée Edouard Herriot Madeleine Nkilie, 21 ans, 3e année de licence sciences sociales - géographie et aménagement à l'Université Lumière Lyon 2 Victoria Bedoin, 19 ans, CPGE spécialité théâtre au lycée Edouard Herriot
Informations pratiques
Lieu(x)
Campus Porte des Alpes
Plan d'accès