Publié le 10 octobre 2025 Mis à jour le 14 octobre 2025
du 12
au 28 novembre 2025
Campus Porte des Alpes
Le projet d'exposition autour de la mémoire familiale du génocide des Tutsi s’inscrit dans une triple perspective : transmettre et médiatiser l’histoire du génocide des Tutsi à travers des images privées et des récits de rescapés ; documenter et rendre visible la destruction des photographies en 1994, et enfin sensibiliser les familles à l'intérêt de les préserver.

En 1994, le génocide des Tutsi a fait entre 800 000 et 1,1 million de victimes. Les Tutsi ont été décimés, tout comme leurs maisons et leurs biens ont été détruits ou/et pillés. Leurs photos ont ainsi subi le même sort : souillées, volées, jetées. Après 1994, les rescapés ont cherché à retrouver les corps des morts, les membres survivants de leur famille, puis progressivement les éventuels biens qu’ils pourraient trouver, traces de leur vie d’avant.

Les photographies de leurs proches ont fait et font encore aujourd’hui l’objet d’une quête : demande auprès de membres de la famille ou d'amis ayant survécu de clichés sur lequel pourrait apparaître un parent, un frère ou une grand-mère ; partage par internet de photos (groupe whatsapp, pages Facebook) ; recherche auprès des voisins susceptibles d’avoir pillé la maison.
 
[EXPOSITION] Rwanda 1994, photos survivantes, photos manquantes
À travers ce projet, nous souhaitons croiser les images et les récits en juxtaposant une ancienne photo familiale avec un portrait de la personne rescapée qui présente cette dernière. Cela nous permet d'offrir une regard et une compréhension sur le parcours de la photo et sur l'histoire du ou de la rescapé(e). Il s'agit de rendre compte des destructions opérées dans le génocide et des questions de survie et de mémoire après cet événement, dans une approche pédagogique. Les photos deviennent un patrimoine matériel et immatériel tant familial que national.
 
L'exposition a été créée par Domitille Blanco, socio-anthropologue, en collaboration avec Julien Brachhammer, à la création graphique des panneaux. Elle a bénéficié des conseils précieux d'Olivier Nasagambe, Jean-Paul Ruta et Guillaume Abijuru, membres d'Ibuka Rhône-Alpes, de Christian Dury et Egidio Marsico, de la Maison des Sciences de l'Homme Lyon Saint-Étienne, et de Florence Rasmont et Rémi Korman, historien.nes. Pierre Grasset, en collaboration avec Lino, photographes, a réalisé un des portraits.

L'exposition a reçu le soutien financier de la Ville de Lyon 1er.
Rwanda. Photos survivantes, photos manquantes
 
Domitille Blanco, socio-anthropologue

Domitille Blanco est post-doctorante en sociologie-anthropologie, chercheuse associée au Centre Max Weber (Lyon Saint-Étienne). Sa recherche porte sur la circulation et les usages des photographies de famille qui n'ont pas été détruites en 1994, notamment au sein de familles de rescapés vivant en France.
Dans le cadre de la 30e commémoration du génocide des Tutsi, elle a co-organisé deux journées de rencontre au musée du quai Branly - Jacques Chirac, les 23 et 24 avril 2024 : "30 ans après le génocide des Tutsi au Rwanda. Continuer à juger, enquêter et transmettre".

Informations pratiques

Lieu(x)

Campus Porte des Alpes

Salle d'exposition - Campus PDA
Plan d'accès
A
Itinéraire vers ce lieu Salle d'exposition (C013) Salle d'exposition (C013)
Campus Porte des Alpes
Bâtiment C
5 avenue Pierre Mendès-France
PdA
69500 BRON

Partenaires

Mairie du 1er arrondissement