Mise à jour le 20 juil. 2021
Publié le 20 mai 2021 Mis à jour le 20 juillet 2021

Jean-Pierre Vernant (1914-2007)

Jean-Pierre Vernant est un historien et anthropologue français. Reçu premier à l'agrégation de philosophie en 1937, résistant très actif pendant la seconde guerre mondiale, il s’oriente en 1948 vers l’anthropologie de la Grèce ancienne et entre au CNRS.  Directeur d’études à l’Ecole pratique des hautes études puis professeur au Collège de France, l’antiquité et en particulier les mythes grecs resteront tout au long de sa fructueuse carrière universitaire ses sujets de prédilection et de passion comme l’attestent les nombreux ouvrages qu’il leur a consacré.

Jean-Pierre Vernant naît le 4 janvier 1914 dans une famille anticléricale et dreyfusarde. Il n’a pas connu son père Jean, mort au front en 1915. Agrégé de philosophie, celui-ci a renoncé à une carrière universitaire pour devenir directeur du journal républicain et anticlérical Le Briard, fondé par son propre père à Provins à la fin du XIXe siècle. Sa mère meurt à son tour alors qu'il n'a que huit ans. Dès lors, son frère et lui sont élevés avec leurs cousins.

Orphelin de guerre et pupille de la nation,  Jean-Pierre Vernant fait, comme son frère, des études de philosophie à la Sorbonne. Cas unique dans l’histoire de l’agrégation : son frère est reçu premier à l'agrégation en 1935 et lui-même est reçu premier en 1937.

Après son service militaire, il est nommé professeur de philosophie à Toulouse. Il fait mieux connaissance avec Ignace Meyerson, inventeur de la psychologie historique, dont il a suivi les cours à la Sorbonne avant-guerre. Il devient son disciple et, comme lui, décide de s'engager dans la Résistance.

En février 1942, il rejoint le mouvement Libération-Sud, fondé par Emmanuel d'Astier de la Vigerie. Il est nommé responsable départemental de l'Armée secrète en novembre 1942. Il participe à la rédaction du journal résistant Action. Au moment du débarquement de Normandie (6 juin 1944), il prend le maquis. Il est alors le « colonel Berthier », commandant des Forces françaises de l'intérieur de Haute-Garonne. Il organise la libération de Toulouse puis devient chef régional des FFI.

Il entame sa carrière universitaire dans les années d’après-guerre. En 1948, il entre au CNRS. En 1957, il devient directeur d'études à la VIe section (Sciences économiques et sociales), dirigée par Fernand Braudel, de l'École pratique des hautes études, où il reste jusqu'en 1975.

De 1975 à 1984, il occupe au Collège de France la chaire des études comparées des religions antiques. Docteur honoris causa des universités de Chicago, Bristol, Naples et Oxford, Jean-Pierre Vernant, grand savant et personnalité attachante - "l'homme le plus éloquent que j'aie jamais rencontré" écrit son ami Pierre Vidal-Naquet - obtient en 1984 la médaille d'or du CNRS. Parmi ses ouvrages, qui portent presque exclusivement sur la Grèce ancienne, se détachent Les origines de la pensée grecque (1962), qui fait connaître la force et l'originalité de sa démarche, Mythe et pensée chez les Grecs ou encore L'Individu, la mort, l'amour. Jusqu’à sa mort le 9 janvier 2007, l’historien continue de publier sur l’antiquité mais aussi sur la Résistance.