Mise à jour le 20 juil. 2021
Publié le 20 mai 2021 Mis à jour le 20 juillet 2021

Ada Lovelace (1815-1852)

Aux côtés du mathématicien anglais Charles Babbage qui élabore au XIXe siècle la première  machine à calculer,  Ada Lovelace développe des calculs complexes. C’est à elle qu’on attribue le principe de la programmation informatique et de l’algorithme. Le parcours de cette mathématicienne hors-norme dans la société britannique victorienne est exceptionnel. Pour lui rendre hommage, en 1978, le nom ADA est donné à l'un des langages informatiques élaborés aux États-Unis, toujours utilisé dans l’automobile, les transports ferroviaires et dans l’aéronautique.

Ada Lovelace nait le 10 décembre 1815 à Londres. Fille du poète britannique Lord Byron, elle est issue d’une aristocrate intellectuelle férue de sciences. Mais Ada ne connait pas son père, sa mère l’ayant quitté en 1816, pour la soustraire aux « illuminations » de Lord Byron. Ada est donc élevée par sa mère qui lui offre un enseignement approfondi à une époque où il est rare qu’une jeune fille de la noblesse puisse accéder à une telle formation, la science étant réservée aux hommes. On considère en effet que les femmes ne peuvent pas déployer l’énergie mentale et physique requise par le travail scientifique.

À l’âge de 17 ans, Ada fait la connaissance d’une tutrice, Mary Sommerville, chercheuse renommée. C’est cette femme qui transforme la vie d’Ada en lui présentant Charles Babbage, mathématicien et professeur à l’Université de Cambridge, considéré aujourd’hui comme le père des ordinateurs modernes. Ada, captivée par la machine à différences de Babbage, correspond avec lui pendant près de dix ans et assiste au développement de la machine à différences, l’une des premières calculatrices. En outre, par le biais de cette correspondance soutenue, elle découvre le projet ambitieux de Babbage, la machine analytique, dont elle suit assidûment la genèse. Cette machine implique l’intégration de cartes perforées, principe appliqué pour le métier à tisser de Jacquard. La lecture séquentielle de ces cartes donne les instructions et les données à sa machine. Cela correspond à la création du premier ordinateur moderne.

En 1835, Ada épousa William King, qui devient trois ans plus tard le premier comte de Lovelace. Le couple a trois enfants. La santé fragile d’Ada est éprouvée par ses grossesses et elle ne consacre que peu de temps à l’étude des mathématiques durant cette période.

C’est en 1839 qu’elle décide de se replonger dans ses activités. Elle demande alors à Babbage de lui recommander un nouveau tuteur. Le mathématicien de renom et professeur à l’Université de Londres, Auguste De Morgan, accepte cette tâche. Grâce à lui, Ada acquiert une solide formation en algèbre, en logique et en analyse.

En octobre 1842, un jeune mathématicien italien, Federico Luigi Menebrea, publie un article en français décrivant la machine analytique de Babbage. Connaissant les talents en écriture d’Ada et sa grande maîtrise du français, Charles Wheatstone, illustre physicien, lui propose de traduire de l’article de Menebrea pour le journal Scientific Memoirs.

Neuf mois sont consacrés à ce travail. Babbage demande à Ada de rehausser la traduction à l’aide de ses propres notes, estimant le travail d’Ada supérieur à l’analyse de Menebrea.

Tout semble devoir déboucher sur une gloire et une reconnaissance certaines pour la machine de Babbage. Mais les subventions du gouvernement britannique cessent. Afin de financer les travaux de Babbage, Ada se met alors à jouer, misant sur ses compétences en calcul de probabilités pour les courses de chevaux. Elle perd souvent.

Ada meurt à l’âge de 36 ans, le 27 novembre 1852 d’un cancer de l’utérus, laissant à son mari des dettes considérables. Ni Babbage ni Ada n’ont pu voir de leur vivant la machine analytique en fonction, beaucoup trop chère à construire. Ada Lovelace, mathématicienne et grande visionnaire, est considérée comme la première programmeuse de l’histoire.