Mise à jour le 17 sept. 2021
Publié le 20 mai 2021 Mis à jour le 17 septembre 2021

Françoise Héritier (1933-2017)

Françoise Héritier est une anthropologue, ethnologue et féministe française. Spécialiste des questions touchant à la parenté, au mariage, à la famille, aux liens entre sexe et genre, ses recherches se sont particulièrement portées sur l’étude des fondements universels de la domination masculine. Ses travaux ont nourri la réflexion sur l’accouchement sous X, l’adoption ou encore la procréation médicalement assistée.
Engagée dans la lutte contre les discriminations, elle a pris part aux réflexions institutionnelles sur les grands débats de société des trente dernières années.


Françoise Héritier, anthropologue, ethnologue et féministe française, est née en 1933.  Elle arrive à Paris en 1946, débute ses études au lycée Racine et les poursuit en classe préparatoire au lycée Fénelon. Après un cursus d’histoire et de géographie puis d’ethnologie à la Sorbonne et au Musée de l’Homme, plutôt que de passer l’agrégation, elle choisit de suivre le séminaire de Claude Lévi-Strauss à l’École pratique des hautes études et de s’orienter vers l’anthropologie sociale. En 1957, Claude Lévi Strauss soutient sa candidature pour une mission d’étude d’un an en Haute-Volta (aujourd'hui Burkina-Faso). Elle enchaîne alors neuf missions en Afrique occidentale et totalise près de cinq années de travail de terrain auprès des populations Samo, Pana et Mossi et de façon plus ponctuelle, Bobo et Dogon (Burkina-Faso et Mali).

De 1967 à 1982, elle occupe les fonctions d’attachée puis chargée, et enfin de maître de recherches au CNRS. Pour ses travaux sur le fonctionnement des systèmes semi-complexes de parenté et d'alliance, Françoise Héritier se voit décerner, en 1978, la médaille d'argent du CNRS au titre des Sciences humaines.

Directrice d'étude à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS), elle succède en 1982 à Claude Lévi-Strauss au Collège de France où elle inaugure la chaire d’Étude comparée des sociétés africaines et à la direction du Laboratoire d’anthropologie sociale où elle enseigne jusqu’en 1998. Elle est la deuxième femme à être admise au Collège de France après Jacqueline de Romilly.

Son champ de recherche porte notamment sur la domination masculine, les systèmes de parenté et la prohibition de l'inceste. Spécialiste des questions touchant à la parenté, au mariage, à la famille, aux liens entre sexe et genre, ses travaux ont nourri la réflexion sur l’accouchement sous X, l’adoption ou encore sur la procréation médicalement assistée.

Engagée dans la lutte contre les discriminations, elle prend part aux réflexions institutionnelles sur les grands débats de société de la fin du XXe siècle et du début du XXIe siècle. Elle est notamment à la tête du Conseil national du Sida de 1984 à 1995, et siège au comité consultatif d’éthique.

En dehors de ses nombreux travaux et publications d'ethnologie et d'anthropologie, elle écrit "Le sel de la vie" (2012), "Le goût des mots" (2013) et enfin "Au gré des jours" (2017).

Françoise Héritier disparaît le 15 novembre 2017, à l'âge de 84 ans.