Mise à jour le 20 janv. 2020
Publié le 17 janvier 2020 Mis à jour le 20 janvier 2020
09 Mars 2019

Monsieur le Directeur du CROUS, cher Christian CHAZAL,
Mesdames et Messieurs les partenaires culturels de l’Université Lumière Lyon,
Mesdames les Vice-présidentes, Messieurs les Vice-présidents,
Cher.es collègues, cher.es amies,

Je suis très heureuse de vous accueillir ce soir pour la réouverture au public du Musée des Moulages, le Mumo, ou plus précisément pour l’ouverture au public du nouveau Musée des Moulages.

Ce n’est pas une inauguration comme une autre car le Musée des Moulages n’est pas nouveau. Il commence une nouvelle vie, dans un nouveau décor. Non pas une 2e vie, mais au moins une troisième ! A l’occasion de sa réouverture, qui intervient 120 ans après sa toute première ouverture, je dois vous raconter un peu l’histoire mouvementée de ce musée…

La 1ère vie est celle du déploiement du musée. Au début des années 1890, à la suite d’un voyage à Athènes, le professeur d’histoire ancienne Maurice Holleaux souhaite réunir un ensemble de sculptures grecques destinées à un enseignement nouveau. Ce cours d’histoire de l’art est créé au sein de la faculté de lettres en 1892, en complément à l’histoire ancienne. Dès 1893 Maurice Holleaux reçoit une allocation de fonds pour acquérir des moulages. Le Louvre fait également un premier dépôt de 200 vases et céramiques. Maurice Holleaux visite la gypsothèque de Strasbourg et revient décidé à créer une collection similaire à Lyon. L’acquisition de nouveaux moulages est alors engagée avec l’aide du Ministère de l’Education nationale, de la Ville de Lyon, de la Société des Amis de l’Université, de particulier.es. L’Ecole Française d’Athènes et le Louvre contribuent à enrichir ces collections. L’architecte Abraham Hirsch est chargé de modifier les plans du bâtiment de la faculté de lettres pour y installer cette collection, faite d’originaux et de moulages, en lien avec les découvertes archéologiques récentes. Le Musée, installé au dernièr étage, occupe 1600 m2, dans un décor néoclassique. Le musée, dirigé par Henri Lechat, est inauguré en mai 1899. Il reçoit une médaille d’or de l’Expo Universelle de 1900. Les collections, qui continuent à s’étoffer au fil des années, y sont présentées de manière chronologique.

Vient alors la 2e vie : une vie de bohême. En 1920, nouveauté : la collection moderne arrive au musée grâce à des dons et dépôts de l’Ecole des Beaux-Arts, la Chambre de commerce et d’industrie, du Musée des Beaux Arts de Lyon. On ouvre une nouvelle salle pour accueillir ces moulages. Mais au début des années 1960, l’Université a besoin de salles de cours… La collection moderne est reléguée dans les caves de l’université. Pour d’autres raisons, la collection antique doit elle aussi déménager. Lors du divorce de 1973, l’Université Lyon 2 obtient la garde des moulages. Mais la collection antique doit quitter les locaux qui appartiennent désormais à l’Université Lyon 3. En 1985, le Centre Berthelot accueille les deux collections, antique et moderne. Leur exposition est partielle, faute de place. Les activités d’enseignement, avec leurs besoins de locaux, poursuivent encore les moulages : en 1994-1995, le musée doit une fois de plus céder la place à l’enseignement et quitter le centre Berthelot. On fait l’acquisition d’un local, une ancienne manufacture, une bonneterie pour tout dire, rue Rachais. Elle est réhabilitée en musée et le déménagement a lieu en janvier 1999. Un nouveau projet est alors formé pour le musée : plus dynamique, il doit accueillir des activités de médiation, des événements, et surtout de l’art contemporain. Il doit devenir un lieu d’expression artistique de la communauté universitaire.

La vie sur le site Rachais commence donc… Mais le Musée est encore rattrapé par les besoins en locaux des activités d’enseignement ! Les travaux de rénovation menés en 2015-2017 doivent permettre de réhabiliter les lieux mais aussi d’accueillir un département de formation sur le site Rachais (le département de musique et musicologie, UFR Lesla). L’espace d’exposition est moins étendu ; il faut réorganiser les collections. Néanmoins l’ouverture sur le cours Gambetta donne plus de visibilité au musée et sa vocation de lieu de savoirs ouvert sur la Cité s’en trouve accrue. C’est l’occasion de relancer de nombreux projets de médiations, événements culturels et scientifiques, et partenariats.

Ainsi, depuis la fin des travaux en 2017, un travail d’ampleur a été mené pour optimiser les réserves et recréer des salles de travail, la muséographie et les parcours de visite ont été repensés, une campagne de restauration a été lancée à partir de 2018 et les statues abîmées retrouvent petit à petit leurs bras, leurs pieds, leur tête…, de nombreuses œuvres enfouies dans les réserves ont été sorties et valorisées, une réflexion de fond a été menée avec des enseignant.es chercheur.es en Histoire de l’art et archéologie pour donner du sens à la collection et aider le/la visiteur/euse dans son appréhension des œuvres, avec un parcours thématique mêlant les périodes antiques et modernes. Les collègues qui interviendront plus tard et Sarah Bétite, directrice du musée vous expliqueront tout cela. Tout cela nous permet de rouvrir aujourd’hui le Mumo et de célébrer ce moment avec vous.

Mais ouvrir le Mumo pour quoi, pour qui, avec quel projet ?
-    L’enjeu est de proposer l’accès le plus large possible, gratuit, à tous les publics, avec des horaires élargis, un accès pour les personnes à mobilité réduite, des aides à la visite par le développement de la médiation.
-    Il s’agit aussi de faire vivre un lieu de diffusion des savoirs ouvert sur la cité. Le musée entend favoriser le lien entre l’Université et les habitant.es du quartier, de Lyon, de la Métropole, avec des expositions, des conférences, des rencontres, des ressources accessibles à toutes et tous, des manifestations pour les scolaires, des partenariats avec les écoles d’art…
-    Le musée poursuit sur sa lancée de musée-laboratoire pour les enseignant.es-chercheur.es et les étudiant.es, pour les activités pédagogiques, la recherche et la formation à la recherche. Il s’inscrit dans de nombreux projets avec des disciplines très diverses de l’Université, qui y déploient des projets pédagogiques et scientifiques. Il vit aussi grâce aux nombreux/ses étudiant.es qui viennent y travailler et sont ainsi formé.es à l’accueil, à la médiation, à l’organisation d’événements, à la conservation, à la recherche. Le Mumo a toujours eu ce lien étroit avec les activités de formation. Il est un formidable terrain de jeu pour des activités pédagogiques originales, des expériences nouvelles, des actions tournées vers la créativité et l’innovation.
Le musée s’inscrit ainsi pleinement dans le projet d’une université inscrite au cœur de la société, ouverte à des publics diversifiés, soucieuse de diffuser et partager les savoirs, tout autant que de former et ouvrir ses étudiant.es à leur environnement.

Pour tout cela, j’adresse tous mes remerciements à
-    La Direction de l’Immobilier pour le travail accompli afin de permettre la réouverture du musée et la tenue de cette inauguration,
-    La Direction de la Communication pour la signalétique et le travail visant à mettre en valeur le Mumo, pour l’organisation de l’inauguration aujourd’hui,
-    Les enseignant.es-chercheur.es en Histoire de l’art et archéologie, en particulier Aldo Borlenghi et Hélène Wurmser qui prendront la parole dans un instant, pour le travail mené sur la présentation des collections,
-    La Direction de l’Action Culturelle et de la Diffusion des Savoirs et évidemment à la Directrice du musée, Sarah Bétite, pour faire revivre ce musée après plusieurs années de fermeture et nous permettre ce soir d’en fêter avec vous la réouverture.
Et je vous souhaite à toutes et tous une très belle soirée d’inauguration du MuMo.


Nathalie DOMPNIER
Présidente de l’Université Lumière Lyon 2

N.B : Seul le prononcé fait foi