Mise à jour le 20 janv. 2020
Publié le 17 janvier 2020 Mis à jour le 20 janvier 2020
16 Mars 2018

Madame la Rectrice, chère Marie Danièle,
Madame la Présidente de l’Association Française des Acteurs de l’Education, Chère Catherine Moisan,
Mesdames, Messieurs,
Cher.es collègues,


C’est avec grand plaisir qu’au nom de l’Université Lumière Lyon 2 je vous accueille aujourd’hui dans nos locaux et en particulier dans ce bel amphithéâtre pour ce 40e colloque de l’Association Française des Acteurs de l’Education.
Je m’en réjouis d’abord parce que votre colloque a toute sa place ici, dans une université qui est de longue date une actrice importante, je crois, de la formation et de la recherche dans le domaine de l’éducation.

En effet, l’Université Lumière contribue activement à la formation des futur.es enseignant.es du primaire et du secondaire, tout d’abord à travers son Institut des Sciences et des Pratiques d’Education et de Formation (ISPEF), y compris par une implication majeure dans la formation à distance, avec le CNED, mais aussi par la préparation aux concours dans de nombreuses disciplines au sein de ses différentes composantes ;
La formation des acteur/trices de l’éducation se prolonge aussi à l’Université Lumière par la formation des psychologues de l’Education nationale, dont nous avons aussi récemment reçus l’association ici pour son colloque annuel, mais aussi par le souci constant que nous avons de contribuer à la formation continue des enseignant.es, que ce soit dans le cadre des programmes portés par l’académie ou dans celui de reprises d’études en offrant des formations diplômantes (ex….)
L’Université Lumière est aussi fortement investie dans la recherche en sciences de l’éducation mais surtout dans la recherche sur l’éducation, dans une perspective pluridisciplinaire. C’est en particulier le laboratoire Education, Culture et Politique (ECP) qui déploie une activité scientifique intense et de haut niveau dans ce domaine. Ce sont aussi des collègues qui, dans des laboratoires d’histoire, de sociologie, de science politique… travaillent sur ces enjeux.
Une autre force de l’établissement et des activités de recherche qui y sont menées sur l’éducation est aussi leur dimension appliquée, en prise directe avec les pratiques et les projets des acteur/trices de l’éducation. C’est une recherche partenariale, qui s’inscrit au cœur des questionnements de terrain, que le laboratoire ECP a notamment su développer à travers différents contrats et convention de recherche.
Enfin, dans cette liste, nécessairement incomplète de nos activités dans le domaine de l’éducation, je ne saurais évidemment omettre les enjeux de l’éducation populaire, avec de nombreux projets qui visent à promouvoir l’éducation populaire et à en accompagner les acteur/trices.
Ces dynamiques font que l’Université Lumière Lyon 2 s’inscrit aussi pleinement dans les activités portées à l’échelle du site Lyon-Saint-Etienne, qu’il s’agisse des formations de l’ESPE, de la fédération de recherche RELYSE ou du collège académique Educola.

Autant dire que le thème retenu pour le colloque de l’AFAE nous intéresse au plus haut point : « Politique(s) de l’éducation : des idéologies au pragmatisme ? ».
Une politique de l’éducation ne peut certainement pas être faite que d’idéologie, et j’entends ici l’idéologie, non pas au sens péjoratif qu’on lui donne parfois, mais au sens plein comme ensemble structuré et cohérent de valeurs et de principes. Elle se heurterait alors violemment à la réalité et à la diversité du terrain et ne saurait trouver les conditions pratiques de sa mise en œuvre. Pour autant, une politique faite exclusivement de pragmatisme, et donc d’adaptation aux configurations sociales et culturelles n’aurait aucun sens, aucune direction et aucune cohérence. Il est d’ailleurs douteux que l’on puisse encore parler de politique dans ce cas-là.
Mais alors, quelle part pour l’idéologie et quelle part pour le pragmatisme dans les politiques de l’éducation ?
Quelles contradictions, ambiguïtés et tensions viennent travailler la mise en œuvre des grands choix idéologiques ? Quelles modulations ou adaptations viennent les tordre, les contraindre et les amender, à la manière de ce que Jean-François Chanet a pu montrer de la subsistance des petites patries dans la France de la Troisième République ?
Quelles idéologies aussi se trouvent (se cachent, souvent) derrière des politiques se revendiquant du pragmatisme ou de la libre appréciation des acteur/trices ? Comment aussi les valeurs et orientations idéologiques des acteur/trices travaillent une logique pragmatique qui renvoie in fine à l’interprétation et à l’analyse du monde social par les acteur/trices ?

Autant de questions passionnantes, dont je ne voudrais pas plus longtemps retarder l’étude. Je vous remercie donc d’être venus en débattre dans notre université. Et je vous souhaite de belles journées de colloque et des échanges fructueux.

Nathalie DOMPNIER
Présidente de l’Université Lumière Lyon 2

N.B : Seul le prononcé fait foi