Mise à jour le 24 janv. 2024
Publié le 17 janvier 2024 Mis à jour le 24 janvier 2024

Lauréat du prix 2023 pour sa thèse en Géographie et aménagement « La conquête du logement. La reterritorialisation des politiques de logement en Espagne depuis 2008 : de l’action publique régionale et locale à la réappropriation territoriale habitante », laboratoire EVS, École doctorale Sciences sociales (ED 483 - ScSo).

 
Parcours
et thèse
Un parcours alliant formation technique et sciences humaines et sociales
D. M. B : « J’ai un parcours un peu particulier, qui commence par une formation technique, en IUT Génie Biologique Génie de l’Environnement (GBGE), à Saint-Étienne. Soucieux d’aborder davantage les problématiques humaines et sociales, j’ai ensuite réalisé une licence de géographie à l’Université Lumière Lyon 2. J’ai continué mes études en Master 2 à l’Institut d’Urbanisme de Lyon où j’ai réalisé mes premiers travaux de recherche sur l’habitat alternatif en Catalogne.
Je me suis ensuite lancé dans une thèse de géographie, aménagement et urbanisme afin d’analyser la reterritorialisation des politiques de logement et de l’habitat en Espagne, après la crise économique de 2008. Après mon contrat doctoral de trois ans, j’ai intégré la Casa de Velázquez (École des hautes études hispaniques et ibériques-EHEHI) comme membre scientifique pendant un an afin de terminer mon travail de terrain de thèse. J’ai ensuite enchaîné les années d’enseignement à l’Université Lumière Lyon 2, en tant que vacataire puis ATER (Attaché temporaire d'enseignement et de recherche). »
Une thèse relevant de la géographie sociale, politique et critique
D. M. B : « Ma thèse, intitulée « La conquête du logement. La reterritorialisation des politiques de logement en Espagne depuis 2008 : de l’action publique régionale et locale à la réappropriation territoriale habitante », analyse comment les différents acteurs publics et collectifs de plusieurs régions d’Espagne agissent afin d’améliorer l’accès au logement. Elle entend notamment saisir l’importance des trajectoires historiques et des représentations territoriales propres à chacune de ces régions afin de comprendre la pluralité des politiques et de l’action publique pour le logement en Espagne. La thèse met en évidence les dangers d’une politique du “tous propriétaires” que l’Espagne a développée depuis de nombreuses années et qui a mené à de graves problématiques sociales et urbanistiques qui se sont cristallisées avec la crise économique et financière de 2008 (expulsions résidentielles, villes fantômes, etc.). Suivant la spécificité de l’organisation territoriale espagnole, la thèse propose une analyse croisée de quatre régions (Catalogne, Andalousie, Communauté de Madrid et Euskadi), tout en donnant une place centrale aux villes et notamment au cas barcelonais, pionnier dans l’intégration des dynamiques habitantes à la fabrique de la ville, par exemple par le développement des coopératives d’habitation.
 

Usine autogérée de Can Batlló, un exemple de commun urbain (quartier de La Bordeta, Barcelone) – photo : Diego Miralles Buil, juin 2017
Ce travail aborde aussi la géopolitique du logement et son rôle dans les reconfigurations territoriales à l’œuvre en Espagne (régionalisme, indépendantisme, etc.). Enfin, cette thèse analyse les initiatives habitantes de réappropriation collective du logement et du territoire, les actions publiques-militantes basées sur le concept de commun ainsi que les stratégies municipalistes et communalistes, les mobilisations socio-territoriales, etc.
En s’insérant dans les champs de la géographie sociale, politique et critique, ce travail entend donc saisir les mutations du rapport à l’espace et au territoire des populations et du politique sur le thème de l’habitat, aux échelles régionale et locale. »
Après la soutenance...
D. M. B : « J’ai soutenu ma thèse en septembre 2022, à l’âge de 30 ans, ce qui fut un grand moment pour ponctuer ce travail de longue haleine. J’ai soutenu le jeudi 8 septembre et ai commencé un contrat d’ATER à Lyon 2 le lundi 12 septembre. Pas de temps de repos donc ! Mais ce fut une grande chance de pouvoir embrayer avec ce poste d’ATER après la thèse, qui m’a ouvert de nombreuses pistes.
La chance a continué de me sourire, car j’ai candidaté à un poste de maître de conférences à l’ENTPE - école d’ingénieur·es de Vaulx-en-Velin (Métropole de Lyon) - début 2023 et j’ai été recruté, après ce qui fut donc ma première audition à un poste de MCF. J’ai commencé ma nouvelle vie de MCF à l’ENTPE en septembre 2023, notamment dans le cadre de la nouvelle formation de Bachelor (formation post-bac) de l’école. Ainsi, avec ce poste à l’ENTPE, c’est un peu un retour aux sources, car j’enseigne à des étudiant·es avec des profils techniques, comme je l’étais moi-même à mes débuts en IUT GBGE. De plus, en rejoignant « l’école lyonnaise de la transition écologique » je renoue avec ma première formation en environnement. »
Un prix pour valoriser un travail de recherche collectif et le rendre accessible
D. M. B : « J’ai candidaté à ce prix afin de valoriser ce long travail de recherche, notamment dans sa dimension collective. En effet, la thèse n’est pas seulement un travail individuel et je pense que ce prix récompense de nombreuses personnes, de nombreuses relations tissées dans le cadre de cette recherche : avec ma directrice de thèse, les habitantes et habitants, ainsi que les acteurs et actrices du logement que j’ai pu rencontrer en Espagne et plus largement avec les proches et les collègues qui ont rendu possible ce travail. Il me semblait normal et nécessaire de diffuser largement ces résultats par la publication de la thèse aux Presses universitaires de Lyon-PUL (rendue possible par ce prix de thèse), afin que ce travail puisse être utile aux différents acteurs du monde social et politique. »
Questionnaire
de Proust

Diego Miralles Buil se prête au jeu du questionnaire de Proust.

  • Quelle est la ville où vous aimeriez vivre ?
    « Barcelone. »
     
  • Quel est votre film culte ?
    « Je dirais Le Seigneur des Anneaux, un film qui m’a fait découvrir alors que j’étais enfant tout un monde imaginaire merveilleux, qui m’a fait aimer la lecture... les cartes et la géographie ! »
     
  • Si vous n'étiez pas devenue docteure dans votre discipline à Lumière Lyon 2, qu'auriez-vous aimé faire ?
    « Libraire, barman, traducteur et musicien. Les quatre en même temps. »
     
  • Quel est votre mot favori ?
    « Merveilleux. »
     
  • Qu'est-ce qui vous fait peur ?
    « Beaucoup trop de choses. »
     
  • Quel est le don que vous aimeriez posséder ?
    « Avoir le sens de l’orientation... ce serait pratique pour un géographe. »
     
  • Quel est le dernier livre que vous ayez lu ?
    « Hommage à la Catalogne, de George Orwell. »
     
  • Que vous reproche-t-on souvent ?
    « Avoir du mal à prendre des décisions. »
     
  • Qu'est-ce qui vous fait rire ?
    « Les vidéos de petits chats. »
     
  • Que détestez-vous ?
    « Le froid. »
     
  • Quelle est votre devise ?
    « "Le chemin se fait en marchant", Antonio Machado. »
     
  • Quel est le moment de la journée que vous préférez ?
    « Le soir, vers 19h… allez savoir pourquoi. »
     
  • Avez-vous un modèle (scientifique, essayiste, personnalité…) ou une personne qui vous inspire ?
    « David Graeber, un esprit merveilleux. »