Mise à jour le 04 mai 2021
Publié le 20 avril 2021 Mis à jour le 4 mai 2021

Lauréate du prix 2020 pour sa thèse de linguistique « Un cas de résurgence terminologique : la terminologie musicale en usage en France et en Angleterre à la seconde moitié du XVIIe siècle », UR Centre de recherche en linguistique appliquée (CeRLA), École doctorale Lettres, langues, linguistique, arts (3LA).

Delphine-Anne Rousseau
Quel est votre parcours ?
D.-A. R. : Violoniste baroque de formation (B. Mus. in Early Music Performance and Literature à l’université McGill ; Grado superior de música (música antiga, violí barroc) et Formació continuada à l’Escola Superior de Música de Catalunya de Barcelone) et de profession, j’ai choisi en 2010 d’ajouter une corde à mon arc en suivant un cursus de traduction et de terminologie à l’Université Lumière Lyon 2, où j’ai obtenu un Master-recherche ainsi qu’un doctorat en LTMT (Lexicologie et Terminologie multilingues, Traduction).
Comment vous êtes-vous organisée pour votre travail de recherche et la rédaction de votre thèse ?

D.-A. R. : C’est donc en 2014 que j’ai entrepris une intense période de recherche au cours de laquelle, en plus d’enseigner en tant que vacataire à Lyon 2, de continuer à me produire en tant que violoniste baroque et d’exercer en tant que traductrice spécialisée et éditrice de partitions musicales, j’ai consacré la part principale de mes journées à me documenter, en lisant des centaines d’articles, de monographies, de thèses et de mémoires, mais aussi des dizaines de méthodes et de traités musicaux, tout en procédant au dépouillement terminologique de mes corpus. Assez tôt au cours de cette période, j’ai entrepris la rédaction de ma thèse, sur la base d’un plan déjà très détaillé (remodelé depuis à de nombreuses reprises en adéquation avec mes recherches). La rédaction de la thèse n’a pas été linéaire. J’ai en effet procédé « par projet », un peu comme s’il s’agissait d’écrire une longue série d’articles, mais sans jamais perdre de vue le fil conducteur qui devrait ensuite les relier. Aux premières ébauches de la partie méthodologique ont ainsi succédé les chapitres consacrés au cadre théorique et à l’état de l’art dans mon domaine de recherche (la terminologie historique). Puis, j’ai entrepris la rédaction de la première partie de la thèse, consacrée à la nature même de la terminologie musicale, aux différents contextes dans lesquels avait éclos la terminologie musicale de la seconde moitié du XVIIe siècle en France et en Angleterre, mais aussi à l’étude socioterminologique des usagers actuels de cette terminologie et de leurs besoins, ainsi qu’à l’explication de mon matériau principal, les traités musicaux.

En parallèle de cette rédaction, le dépouillement, manuel, de mes corpus allait bon train, tout comme l’alimentation de ma base de données terminologiques. Ce n’est toutefois qu’après plus de quatre années de dépouillement (qui venaient s’ajouter aux trois années du master) que j’ai estimé avoir obtenu suffisamment de résultats pour pouvoir en entreprendre l’analyse. Les cinq mois qui ont précédé le dépôt de la thèse ont donc connu un rythme particulièrement intensif.

Si j’ai décrit ci-dessus tout le travail qui « laisse des traces », il ne faut pas pour autant oublier qu’une grande partie du travail d’une thèse demeure celui qui est consacré à la réflexion, au fait de pousser au bout ses idées, de les tester et de les mettre à l’épreuve de ce qui a déjà été dit ou écrit sur le sujet.

Quelles sont vos activités et vos projets depuis votre soutenance ?

D.-A. R. : Depuis ma soutenance, j’ai œuvré deux ans en tant qu’ATER à Lyon 2 (une année à l’IUT et une année en LEA). Parallèlement à la poursuite de ma recherche et à l’écriture d’articles (un de mes articles paraîtra cette année dans les Cahiers de Lexicologie), j’ai notamment présenté une communication au colloque international Phraséoterm organisé par l’université de Vérone en 2020, et donné deux conférences dans le cadre du séminaire Délicortal à l’université de Grenoble en février dernier, en plus de participer à la formation des futurs formateurs du Master en Traduction et Interprétation de l’Université du Burundi. Je suis présentement à la recherche d’un poste de Maître de conférence. Dans cette optique, le Prix de thèse dont Lyon 2 m’honore aujourd’hui et qui vient s’ajouter au Prix de l’Association européenne de terminologie reçu il y a quelques mois, ne peut que m’ouvrir davantage les portes d’une carrière universitaire, en plus de récompenser mon travail de recherche.