Mise à jour le 03 janv. 2023
Publié le 20 décembre 2022 Mis à jour le 3 janvier 2023

Lauréate du prix 2022 pour sa thèse en Sciences cognitives « Effet des émotions sur la mémoire épisodique chez l'enfant au développement typique et dans le syndrome de Williams Beuren : approche comportementale et neurophysiologique », laboratoire d'Étude des Mécanismes Cognitifs (EMC), École doctorale Neurosciences et cognition (ED 476 - NSCo).

 
Parcours
et thèse
« Ce prix est une immense fierté puisqu’il représente l’apogée de trois années de travail et la reconnaissance ultime de mes pairs. Il valorise, par la même occasion, un sujet de recherche peu commun de par son aspect développemental et neuropsychologique, et rend visible un trouble neuro-développemental méconnu. [...] Ce travail a, avant tout, été un travail collectif et je tiens donc à partager ce prix avec toutes les personnes qui ont permis à celui-ci de se concrétiser. »
Son parcours et les origines de sa thèse

S. M. : « J’ai réalisé deux années de Licence de Biologie à Montpellier et une année d’échange universitaire à l’Université de Montréal pour ma troisième année de Licence, durant laquelle je me suis spécialisée en Neurosciences. J’ai, par la suite, intégré le Master 1 Biologie Intégrative : Physiologie et Neurosciences de l’Université Claude Bernard Lyon 1, puis le Master 2 Sciences Cognitives : Neuropsychologie et Neurosciences cliniques de l’Université Lumière Lyon 2. C’est durant mon stage de Master 1 que je découvre les Sciences Cognitives et l’attrait particulier que j’ai pour l’étude du comportement humain. Mon année de Master 2 confirmera mon goût pour les Sciences Cognitives et me permettra d’appréhender les vastes champs de la mémoire et des émotions. Ma rencontre avec ma directrice de mémoire de Master 2, qui deviendra par la suite ma directrice de thèse, sera décisive. En effet, c’est avec son aide et son encadrement que je vais créer mon futur sujet de thèse qui portera sur l’effet des émotions sur la mémoire épisodique chez l’enfant au développement typique et dans le syndrome de Williams-Beuren. »

Son doctorat et sa thèse

S. M. : « L’obtention de la bourse doctorale de l’Université Lumière Lyon 2 signera le commencement de ces trois années de thèse et la concrétisation de notre projet. Ce sujet me tient particulièrement à cœur de par sa pluridisciplinarité, associant les sciences cognitives, la neuropsychologie ainsi que la neurophysiologie, faisant de lui un sujet de recherche varié et inspirant. Il allie également deux domaines des sciences cognitives que je trouve fascinant, à savoir la mémoire et les émotions. Cette fascination vient du fait que nous sommes toutes et tous, peu importe notre identité, notre culture ou notre profession, sensibles à ces sujets puisque nous en sommes l’essence même. Notre identité n’existe que par le sentiment de continuité que nous procure notre mémoire, et cette dernière est façonnée en grande partie par nos émotions (comme je l’explique dans mon travail de thèse). C’est donc un sujet qui concerne et fascine la plupart des gens puisqu’au-delà de l’aspect théorique, il fait redondance avec notre vie personnelle, à quel point tout un chacun est imprégné par ses souvenirs émotionnels et comment ceux-ci peuvent persister tout au long de sa vie. Par ailleurs, ce travail expose un champ de recherche trop souvent négligé : celui du développement. Beaucoup de chercheur.es se concentrent sur l’étude du cerveau adulte, or, le cerveau adulte n’est autre que le cerveau de l’enfant qui s’est développé. Il est donc primordial d’évoquer cette période charnière durant laquelle des modifications majeures s’opèrent au niveau du cerveau, et ont un impact sur son fonctionnement, même à l’âge adulte.
Mon travail de thèse sort d’autant plus des sentiers battus qu’il dispose également d’une approche neuropsychologique, avec l’inclusion d’enfants et adolescent.es porteur/euses du syndrome de Williams-Beuren. Bien que ce travail n’a, en cette forme, aucune portée clinique, il permet de mettre en lumière ce trouble neuro-développemental, considéré comme une maladie rare, qui reste rarement étudié dans la littérature et trop peu connu du grand public. »

Ce que la thèse lui a apportée...

S. M. : « Au delà de l’aspect académique et théorique de ma thèse, aujourd’hui, à 29 ans, je peux dire que ces années se sont déroulées sous le signe d’un grand développement personnel. J’ai mûri, d’une certaine façon, en prenant la responsabilité d’un projet sur une longue durée qui demande beaucoup de temps, d’énergie et d’implication. En effet, je ne compte plus les heures que j’ai passées à réfléchir, discuter, analyser, peser le pour et le contre, imaginer, écrire, confronter les problèmes et chercher les solutions. Malgré cela, j’ai également appris, grâce à une certaine désinvolture peut-être, à prendre du recul face à mon travail, pouvant se révéler utile dans le milieu de la recherche, mais également nécessaire à un équilibre personnel. Ceci, ajoutant le fait que ma directrice de thèse a été d’un soutien inconditionnel et d’une aide précieuse (je ne pourrai d’ailleurs suffisamment la remercier pour toutes ces heures passées ensemble à se triturer le cerveau) ont fait que ces années de thèse se sont déroulées de la façon la plus sereine qu’il soit. C’est d’ailleurs, par la même spontanéité qui, je pense, est représentative de ma personnalité, que j’ai décidé, plus tard, de consacrer mon temps au voyage et de parcourir le monde, ayant une grande soif d’aventures et de découvertes, et une envie irrépressible de voir « ce qu’il se passe ailleurs ». On peut dire, qu’aujourd’hui, je ne fais plus partie du schéma classique, dans le sens où je suis sortie du milieu académique pour m’ouvrir à de nouveaux horizons tout aussi inspirants pour moi, mais je garderai de cette période en tant que doctorante, des apprentissages de vie des plus formateurs. »

Sa participation au concours

S. M. : « Pour moi, ce prix est une immense fierté puisqu’il représente l’apogée de trois années de travail et la reconnaissance ultime de mes pairs. Il valorise, par la même occasion, un sujet de recherche peu commun de par son aspect développemental et neuropsychologique, et rend visible un trouble neuro-développemental méconnu. En effet, environ 3 000 personnes sont atteintes du syndrome de Williams-Beuren en France. Néanmoins, peu d’études sont réalisées sur ce syndrome et beaucoup d’incertitudes subsistent encore concernant les troubles associés ainsi que leur prise en charge. J’ai donc espoir que ce prix de thèse fasse rayonner ce sujet de recherche et soit un vecteur pour de futures études afin d’avoir un impact positif sur la compréhension de ce syndrome. Par ailleurs, ce prix rend honneur aux centaines de participant.es, majoritairement des enfants et adolescent.es, qui ont donné leur temps, leur énergie et leur confiance pour rendre possible ce travail de thèse. Ce travail a, avant tout, été un travail collectif et je tiens donc à partager ce prix avec toutes les personnes qui ont permis à celui-ci de se concrétiser. »

Questionnaire
de Proust

Sarah Massol se prête au jeu du questionnaire de Proust.

  • Quelle est la ville où vous aimeriez vivre ?
    « Rio de Janeiro. »
     
  • Quel est votre film culte ?
    « Her de Spike Jonze. »
     
  • Si vous n'étiez pas devenue docteure dans votre discipline à Lumière Lyon 2, qu'auriez-vous aimé faire ?
    « De l’humanitaire. »
     
  • Quel est votre mot favori ?
    « Liberté. »
     
  • Qu'est-ce qui vous fait peur ?
    « L'ennui. »
     
  • Quel est le don que vous aimeriez posséder ?
    « L'ubiquité. »
     
  • Quel est le dernier livre que vous ayez lu ?
    « Fuir de Jean-Phillipe Toussaint. »
     
  • Que vous reproche-t-on souvent ?
    « D'être têtue. »
     
  • Qu'est-ce qui vous fait rire ?
    « Le sarcasme. »
     
  • Que détestez-vous ?
    « L’inégalité. »
     
  • Quelle est votre devise ?
    « La stabilité dans le mouvement. »
     
  • Quel est le moment de la journée que vous préférez ?
    « Le matin. »