Retour sur les Dialogues franco-allemands pour l’Europe

En cette période que nous traversons, le dialogue entre la France et l’Allemagne devient de plus en plus important, non seulement pour les deux pays, mais comme socle pour le projet européen tout entier. Les échanges académiques sont au cœur de cela. La jeunesse joue également un rôle important dans le développement et le soutien des initiatives portées par l’Union européenne, afin de faire face aux nouveaux défis qui se présenteront dans l’Europe de demain. 
Tout au long de ces deux journées, de nombreux acteurs universitaires, politiques, institutionnels, éducatifs et socio-économiques français et allemand, se sont réunis pour débattre et échanger sur diverses thématiques :

• l’économie solidaire et sociale ;
• l'éducation et la culture ;
• les sciences médicales et les sciences sociales.

  Ces deux journées de dialogue ont été ouvertes par Nathalie Dompnier, Présidente de l’Université Lumière Lyon 2, Philippe Gréciano, Président de l’Université Franco-allemande et Thomas Pröpstl, Consul Général d’Allemagne à Lyon.
 

Dialogues sur l’économie solidaire et sociale

En croisant les regards de chercheur.es, économiste et géographe, ces Dialogues ont commencé par traiter de l’importance de recenser les conséquences de la réalité post-pandémique, de considérer les nouvelles problématiques causées par l’inflation, la crise énergétique ainsi que la guerre en Ukraine. Il s’agirait de revoir les priorités politiques, économiques, énergétiques, stratégiques et écologiques afin d’envisager une relance économique commune aux deux pays, plus élaborée et mieux adaptée pour construire l’Europe de demain, plus solidaire et sociale.
La table ronde suivante, quant à elle, a abordé les nouvelles perspectives de l'entrepreneuriat étudiant et l'encouragement de l'alternance. Les intervenant.es ont insisté sur l’importance du stage et son institutionnalisation dans les différents cursus de formation surtout en Allemagne, tout comme le rattachement des étudiant.es en alternance aux parcours universitaires afin d’affirmer leur confiance en soi, de tester leurs capacités et de les aider dans leurs choix d’orientation et d’insertion tout en valorisant les prérequis et les qualifications professionnelles.
 

Dialogues éducatifs et culturels

Lors de ce deuxième temps fort, Olivier Dugrip, Recteur de l’académie de Lyon et de la région académique AuRA, ainsi que Pascal Grand, Inspecteur d’académie, Inspecteur pédagogique régional pour l’allemand ont souligné l’intérêt de construire ces dialogues autour de la question de l’enseignement de l’allemand et du français. Oliver Brandt, Directeur du Goethe-Institut Lyon/Marseille, a par la suite salué l’optimisme et la volonté des enseignant.es d’allemand, des qualités à valoriser.

L’importance des langues française et allemande fut alors rappelée durant les différents échanges et témoignages, ainsi que la nécessité d’entamer une réflexion sur les enjeux de l’apprentissage de ces deux langues, particulièrement pour l’allemand qui souffre d’une baisse d’effectifs continue, alors même que l’Allemagne est un partenaire économique de premier ordre.

 

De l’échelon local à l’international : entre sciences médicales et sciences sociales

Cette dernière demi-journée consacrée au lien entre science médicales et sociales, dans le contexte pandémique, a permis de dresser plusieurs constats :

• une actualité saturée par la question de la santé ;
• un sentiment d’une Europe à compétences résiduelles par défaut ;
• le besoin d’un effort budgétaire en hausse pour les prochaines années et la conviction partagée de la nécessité pour l’Europe d’avancer sur les questions de santé publique. 

Dans sa conclusion, le modérateur Patrick Lévy, professeur des universités et praticien hospitalier, a souligné la nécessité d’entreprendre une politique publique fondée sur des connaissances scientifiques complétées de déterminants sociologiques, culturels et philosophiques. Il apparaît ainsi urgent de créer des grandes écoles universitaires de santé publique pluridisciplinaires, conclusion partagée par Bruno Lina, professeur à l’Université Claude Bernard Lyon 1, Directeur du Centre national de référence de la grippe, CHU de Lyon. Celui-ci a pu par ailleurs expliquer, lors de son témoignage passionnant, le travail effectué lors de la pandémie par le conseil scientifique.

Enfin, les bonnes pratiques autour de « One Health », concept qui regroupe à la fois la santé humaine, la santé vétérinaire et la santé des écosystèmes, étaient au coeur de la dernière table ronde. Puisque ces 3 domaines sont intimement liés, il est indispensable de créer cette culture « One Health » en partant de cas concrets pour définir les barrières afin de mobiliser les chercheur.es. 

À l’issue de cet événement fut annoncé le lancement du Prix international de Santé planétaire, créé conjointement par l’Institut Mérieux et le groupe pharmaceutique Boehringer Ingelheim. Doté de 20 000€, il récompensera des recherches d’excellence visant à améliorer la santé publique mondiale. La cérémonie de remise du prix se déroulera le mercredi 12 octobre 2022 à l’Université Lumière Lyon 2. Prenez date !