Publié le 15 juin 2020 Mis à jour le 15 juin 2020
le 7 mai 2020

Le Ministère a retenu seulement 3 projets suite à son appel centré sur la loi ORE (Orientation et réussite des étudiant.es), parmi lesquels le projet COMPARE (Choix, Orientation, Motivation, Parcours, Accompagnement, Réussite des Étudiant.es – Les Étudiant.es « Oui, si »), porté par des chercheur.es du laboratoire ECP (Éducation, Cultures, Politiques).

En décembre 2019, le ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation a lancé un appel d’offre de recherche dans le cadre d’un appel à manifestation d’intérêt (AMI). Cet appel, centré sur la loi ORE (Orientation et réussite des étudiant.es), proposait aux équipes intéressées plusieurs directions et pistes de recherche, toutes en liens avec les parcours étudiants, l’orientation, l’accompagnement. Ainsi, un premier axe se donnait pour objets de recherche les effets de la mise en place de de la loi ORE et de Parcoursup sur l’accès à l’enseignement supérieur et la réussite. Un autre axe privilégiait les effets de la mise en place de Parcoursup sur les mobilités sociale et géographique. Enfin, un dernier axe orientait les recherches vers la mesure des effets du niveau et de l’origine scolaire des candidat.es (type de baccalauréat, série et mention, âge, régime d’inscription) sur les affectations, les abandons.
 
Orientations

Des chercheur.es du laboratoire ECP (Éducation, Cultures, Politiques), appartenant principalement à l’Axe 4 d’ECP (Pratiques et politiques de l’enseignement supérieur), ont fait le choix de répondre à cet appel à projets en centrant l’intérêt sur un public spécifique, à savoir les lycéen.nes (futur.es étudiant.es) qui, sur l’application Parcoursup reçoivent une réponse « oui, si », c’est-à-dire une réponse positive assortie de recommandations ou de mesures particulières. Le choix de se centrer sur ces publics est justifié par l’intérêt même porté à cette mesure, le Ministère considérant cette disposition comme « une évolution très substantielle de l’accompagnement vers la réussite des étudiant.es de l’enseignement supérieur ».

Voici quels ont été les principales orientations de recherche proposées par l’équipe d’ECP, en partenariat avec des chercheur.es de l’IREDU (Institut de recherche sur l'éducation - Université de Bourgogne).

Méthodologie

La loi ORE a introduit trois types de réponses aux demandes d’inscription à l’université : - oui ; - oui, si ; - liste d’attente/non affectation, les capacités étant atteintes. L’objectif de la proposition a donc été d’examiner la modalité « oui, si », les publics qu’elle concerne, sa mise en œuvre et ses effets. La possibilité « oui, si » introduit un changement dans le fonctionnement des départements de formation et les pratiques des enseignant.es et enseignant.es-chercheur.es. Il convient d’examiner de quelle façon les acteur/trices s’en emparent et quels effets ces nouvelles modalités produisent sur la persévérance et la réussite des étudiant.es. Nous allons nous intéresser aux représentations sociales attachées aux différentes filières d’études, à l’organisation de ces dernières dans la prise en charge des publics ciblés et aux répercussions que peuvent avoir ces différents facteurs sur la réussite des jeunes dans l’enseignement supérieur.

Le travail proposé comporte trois principaux temps :

Identifier

Identifier comment se construisent ces représentations sociales, en soulignant le fait que le dispositif Parcoursup est aujourd’hui pleinement intégré aux pratiques de construction du choix d’orientation des apprenant.es. Il infère, chez eux/elles et chez les accompagnateur/trices formel.les et informel.les, des comportements nouveaux dont il convient de comprendre les ressorts.

Analyser

Analyser à la fois comment les institutions et les filières d’enseignement supérieur procèdent pour définir des profils « oui, si », et de quelle manière ces mêmes filières peuvent soit organiser un accompagnement spécifique (programmes dédiés, soutiens…), voire des accompagnements différents selon des sous catégories identifiées, soit émettre des recommandations individuelles à destination des publics ciblés, soit encore déterminer des profils à risque une fois l’année universitaire engagée. Cette diversité des pratiques est amplifiée par le fait qu’une même université peut organiser différemment les actions selon les filières.

S'interroger

Dans la mesure où le dispositif « oui si » est supposé apporter une réponse adaptée aux caractéristiques des étudiant.es, il est important de s’interroger sur l’efficacité de ce type de parcours. Le suivi des parcours internes au sein des universités à partir des données APOGEE permet d’avoir des informations sur la réussite des étudiant.es. Il est donc possible de suivre la situation des étudiant.es « oui-si » dans l’université et sur demande, dans d’autres universités. Il est également intéressant de pourvoir apparier les données APOGEE avec les données sur ORISUP.

Le projet COMPARE (Choix, Orientation, Motivation, Parcours, Accompagnement, Réussite des Étudiant.es – Les Étudiant.es « Oui, si »), porté par porté par Alain Fernex, professeur en sciences de l’éducation,  a été sélectionné par le ministère. Initialement prévu pour débuter en avril 2020, pour une durée de 18 mois, le travail de recherche commencera sans doute en septembre et devrait s’achever fin 2021. Plusieurs universités et de nombreuses filières seront étudiées à cette occasion sous l’angle des programmes mis en œuvre à destination des publics ciblés.

Informations pratiques