Publié le 15 novembre 2019 Mis à jour le 21 avril 2020
le 24 septembre 2019

A la croisée des enjeux de société et des débats scientifiques, l'Université Lumière Lyon 2 réaffirme la place et le rôle des sciences humaines et sociales

Un article paru le 16 septembre dans Le Progrès attaque vigoureusement l’Université Lumière Lyon 2, mentionnant pêle-mêle le choix de l’écriture inclusive ou encore l’enseignement de différents courants de la recherche en sciences humaines et sociales, confondant les activités d’associations étudiantes et la politique de l’établissement, ignorant la diversité des perspectives et des thématiques enseignées pour mieux fustiger ce qui est présenté comme une « dérive » de l’Université. D’autres articles de même nature ont depuis été publiés dans d’autres médias.

Les cours dispensés à l’Université sont divers ; ils relèvent de nombreuses disciplines, présentent des courants variés, dans le cadre de choix pédagogiques ambitieux, notamment alimentés par les travaux scientifiques de haut niveau auxquels participent les enseignant.es-chercheur.es. Les thématiques abordées font parfois écho à des enjeux de société contemporains (les migrations, le racisme, les inégalités entre hommes et femmes, les discriminations, les radicalisations…). Cela va de soi dans le domaine des sciences humaines et sociales. Il s’agit alors de donner à nos étudiant.es les outils d’une analyse rigoureuse et critique de ces phénomènes, de leur présenter les différents courants d’études, de replacer ces questions au cœur des débats scientifiques internationaux très nourris.

Ces enjeux de société et ces questionnements rencontrent évidemment des débats politiques. Plus encore, des analyses et notions des sciences humaines et sociales sont reprises par des cercles militants, de différents bords. Faut-il pour autant abandonner ces sujets et renoncer à étudier ces objets et ces paradigmes ? Certain.es le souhaiteraient. Telle n’est pas notre position. Face aux différentes interrogations, aux critiques et aux attaques à l’égard des enseignements et de la recherche portant sur des sujets d’une actualité parfois brûlante, il est indispensable de réaffirmer la place et le rôle des sciences humaines et sociales dans notre société et dans la formation des jeunes générations.

Les interférences entre analyses scientifiques et débats politiques doivent évidemment nous amener à une réflexion approfondie sur les manières de diffuser les savoirs et de les enseigner. Comment transmettre la mise à distance ? Comment produire et partager une analyse scientifique de questions éminemment politiques ? Comme présenter des travaux produits dans d’autres contextes politiques et nationaux que le nôtre ? Quelles pratiques pédagogiques adopter pour permettre un traitement apaisé de ces sujets dans les divers enseignements ? Quels outils apporter aux étudiant.es pour leur permettre d’appréhender les différents points de vue, développer leur esprit critique et leur donner les moyens d’une analyse rigoureuse des phénomènes sociaux ?

Une université comme la nôtre se confronte quotidiennement à ces questions et y apporte différentes réponses dans les recherches et les enseignements menés grâce à ses personnels. Notre rôle n’est pas de participer à de vaines polémiques. Nous ne pouvons tolérer que des enseignant.es et enseignant.es-chercheur.es de l’Université soient pris.es à partie sur les réseaux sociaux en raison de leurs activités pédagogiques et scientifiques. Nous ne pouvons non plus tolérer que les murs de nos campus humilient nominativement certain.es de nos étudiant.es, quelle que soit leur opinion.

Notre rôle est au contraire de proposer des espaces de débats nourris par la science. C’est la raison pour laquelle nous vous invitons toutes et tous à un grand débat public sur l’enseignement des sciences humaines et sociales le samedi 30 novembre à l’Université Lumière Lyon 2.

Plus d’informations sur cet événement seront communiquées ultérieurement sur le site de l’Université.

Informations pratiques