Publié le 28 mai 2021 Mis à jour le 31 mai 2021
du 1 octobre 2020
au 4 janvier 2021

Six étudiant.es du Master 2 d’Anthropologie parcours Mobilités, Hommes, Espaces, Temps (UFR d'Anthropologie, sociologie et science politique - ASSP) – Camille Evrard, Julie Pelata, Tom Wen-Berthelet, Nicolas Aubert, Cristian Londono et Mariette Pique – ont réalisé au courant de cette année 2020/2021 une enquête auprès du réseau Traces. Découvrez la restitution de leur travail sous la forme de textes et d’émissions radiophoniques.

Présentation

Ce travail a eu pour objectif d’amener les étudiant.es à mobiliser leurs connaissances et leurs outils d’anthropologues dans un cadre associatif sur la thématique des migrations. Pour cela, chacun.e d’entre eux/eles a réalisé un ou plusieurs entretiens avec des membres et des partenaires du réseau, autour d’un événement, d’une action culturelle ou d’une recherche. Les entretiens montés en émission radio sont centrés sur un sujet en lien avec les recherches ou les intérêts propres des étudiant.es : l’hospitalité en milieu urbain, les habitats transitoires, les femmes immigrées, les Chibanis ou encore l’accueil et les questions d’engagement. Un texte se rajoute à l’émission radiophonique, lequel complète et re-situe l’interview ou les interviews dans le cadre plus général des recherches en sciences sociales sur ces thématiques.  

Cette expérience apporte non seulement des éléments de connaissance sur la mémoire et l’actualité des migrations en région Auvergne-Rhône-Alpes, mais permet aussi de rendre plus visible la diversité des acteur/trices et la richesse des actions de ce réseau. Enfin, elle sensibilise les jeunes générations (d’étudiant.es) aux questions de migration et mobilités, constituant un cadre de réflexion et de formation au contact direct avec les acteur/trices professionnels engagé.es dans ce champ.
1/ « Elles nous racontent leurs Minguettes »
Rencontre de Julie Leblanc, 33 min.
Par Camille Evrard
Cette interview aborde la construction et les questions que soulève l’exposition « Elles nous racontent leurs Minguettes », qui devait avoir lieu le 27 novembre 2020 à Vénissieux lors de la Biennale Traces.
Ce projet s’inscrit dans le cadre de la thèse de Julie Leblanc, doctorante en Anthropologie à l’Université Lumière Lyon 2, qui travaille sur les questions d’invisibilité sociale des femmes d’origines maghrébines et ouest-africaines, plus particulièrement dans le quartier des Minguettes à Vénissieux, et dans le quartier Belsunce à Marseille. Les femmes racontent leurs arrivées en France, leurs souvenirs et leurs vécus dans le quartier des Minguettes par le biais de l’écriture et d’images. Cette interview retrace la (co)-construction de ce projet, de sa naissance à sa réception dans l’espace public. (décembre 2020).
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2/ « Amphi Z – On vit ici, on reste ici ! »
Portrait de Jordane Burnot, du collectif Tillandsia, 40 min.
Par Cristian Londono
Dans cette interview avec Jordane Burnot, nous connaîtrons son histoire concernant la réalisation du film Amphy Z.

À cette occasion, la cinéaste nous raconte le parcours de la lutte pour les droits des migrants en situation de précarité, autour d’événements tels que l’expulsion de 50 exilés du camp de l‘hôtel Athènes-Part-Dieu, l’occupation de l’Amphy Z, la vie communautaire du squat où résident jusqu’à 300 personnes et l’évacuation du bâtiment. Le récit de Jordane est personnel, et il comprend des réflexions détaillées sur la poursuite collective des actions solidaires envers les réfugiés, les exilés et les sans-papiers, entre autres. (décembre 2020).

3/ La question des Chibanis à travers le temps
Portrait de Jacques Barou, 35 min.
Par Mariette Pique
Cette interview aborde les problématiques liées aux “Chibanis” ; ces hommes venus majoritairement durant les trente glorieuses pour travailler en France, et qui, malgré leur volonté initiale de rentrer dans leur pays d’origine, sont encore en France.

L’interviewé Jacques Barou est anthropologue et travaille depuis de nombreuses années sur des questions d’immigration, et sur les questions des hommes immigrés vieillissant seuls dans des foyers en France. L’interview aborde premièrement les problèmes qui concernent les Chibanis depuis des années. Ces problèmes sont en partie liés aux foyers dans lesquels ils ont vécu, qui sont précaires et solitaires. De plus, ces hommes ont dû s’adapter à une culture qui n’était pas la leur, tout en s’éloignant de plus en plus de leur pays d’origine. Ensuite, nous avons abordé la crise sanitaire de 2020, qui a accentué les problèmes que rencontraient les Chibanis, comme la solitude, ou le manque d’accès au soin. (décembre 2020).
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4/ Pour construire l’hospitalité, interroger la notion « d’habiter éclaté »
Rencontre avec Julie Bernard et Florent Ottello, membres de LALCA (Laboratoire d’Architectes-Lutteurs et de Chercheurs-Artistes), 23 min.
Par Julie Pélata

LALCA est une association de recherche-création, un laboratoire visant à mettre en sons les mécanismes de l’exclusion urbaine, pour tous ceux qui ne bénéficient pas d’un logement conventionnel. Son projet Hospitalité(s) se déploie depuis 2016 à l’échelle de la métropole lyonnaise à travers des « campements sonores », installés notamment aux Bains-douches Delessert.

Le 20 novembre était prévue une rencontre « Préserver l’hospitalité, Usages et appropriations des lieux d’accueil en métropole lyonnaise » à la médiathèque du Bachut (Lyon 8e). Faire hospitalité dans la métropole lyonnaise ? Pour cette table ronde, LALCA souhaitait croiser son expérience de recherche-création aux bains-douches Delessert (Lyon, 7e) avec celles d’autres acteurs de plusieurs structures d’aide sociale qui constituent autant de refuges urbains dans la ville. Un temps pour interroger ensemble les usages de ces lieux, comment valoriser ces pratiques inattendues, voire patrimonialiser ces hospitalités singulières ? (décembre 2020)
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5/ « Rock Against Police »
Retour sur le film réalisé par Nabil Djedouani
Par Nicolas Aubert

Cet article audio se déroule autour du film « Rock Against Police », diffusé au Périscope de Lyon en Octobre 2020, lors de la Biennale Traces. Entre archives et entretiens, ce court-métrage met en perspective la circulation d’un militantisme par la culture, par de jeunes habitants des quartiers populaires dans les années 80. Face aux injustices sociales, l’influence révolutionnaire du Black Panther ainsi que l’esprit de Woodstock venues d’outre-Atlantique, parfument les quartiers d’un désir de liberté qui vient du peuple. Tour à tour derrière et devant la caméra, ces jeunes racontent leur quotidien. Cet article audio propose un avant goût de cette diffusion ainsi qu’une partie de la discussion qui s’en est suivie. (Octobre 2021).
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6/ De l’expérience de la condition des migrants : accueil, luttes & visibilité
Série d’entretiens avec divers.es acteur/trices participant à la biennale Traces
Par Tom Wen-Berthelet

« En lien avec la notion d’accueil des migrants, étant donné l’ampleur du sujet, il me paraissait pertinent de faire appel à divers intervenant.es afin d’obtenir une vision d’ensemble qui révèle la complexité de la situation d’un.e exilé.e arrivant en France. » Tom Wen-Berthelet
  • « Chez nous, c’est les morts qu’on met sous terre », discussion avec Cristina Del Biaggio
    Cristina Del Biaggio est géographe et maîtresse de conférence rattachée au laboratoire de l’institution d’Urbanisme et de Géographie Alpine à Grenoble. Elle mène ses recherches dans une équipe nommée Justice Sociale et l’un des axes de son travail se porte sur le franchissement des frontières alpines et l’hébergement des réfugiés. Issue d’une double nationalité Italiano-suisse, Cristina Del Biaggio perçoit un intérêt particulier dans les questions relatives à la migration qui se traduit par son investissement dans l’association Vivre Ensemble – dont l’objectif est d’apporter une aide aux demandeurs d’asile en promouvant les droits des réfugiés. Les thématiques de sa recherche ciblent les questions de « justice spatiale».
     
  • « Ce n’est pas parce qu’on obtient des papiers que la lutte cesse », discussion avec Sarah Mekdjian
    Sarah Mekdjian est géographe et maîtresse de conférence à l’Université Grenoble Alpes, elle est également co-autrice et membre du collectif Bureau des dépositions.
     
  • « Ce n’est pas le froid qui tue, c’est la misère, ça il ne faut pas l’oublier », discussion avec un militant, Séb (Amphi Z, Espace Communal de la Guillotière)
    Séb est un militant qui défend la régularisation systématique des demandeurs d’asile. Il a participé à la création du collectif Ampli Z dont l’objectif est de trouver des lieux d’hébergement pour les migrants en difficulté.
     
  • « Nous sommes impressionnés par la volonté de ces personnes à vouloir vivre une vie normale en France », discussion avec La Cimade
    Mathilde Dubesset et Jean Saglio sont tout deux des chercheur/euse à la retraite et bénévole à la Cimade Lyon .
Master

Le parcours Mobilités, Hommes, Espaces, Temps du master d'Anthropologie propose une formation consacrée à l’analyse des situations et des contextes de mobilités, sur le plan de la mobilité des individus, des dispositifs qui la soutienne, des productions différentes qui en résultent (circulations d’individus, d’objets, d’idées et de normes, de savoir-faire, de compétences, etc.).
L’analyse sera portée sur des phénomènes de mobilité variés, soit de nature spatiale (migration/exil, accueil et asile, tourisme, mobilité de travail, déplacements dans la ville, dé/re-logements, mobilité corporelle) soit des mobilités sociales (conversion religieuse, empowerment, reconnaissance et légitimité, trajectoires professionnelles).
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Informations pratiques

Partenaires

Le projet partenarial (Traces, Université Lyon 2, DRAC) a été encadré par Bianca Botéa (MCF en anthropologie à l’université Lyon 2 et chercheuee du LADEC), Marina Chauliac (anthropologue à la DRAC Auvergne-Rhône-Alpes et à l’IIAC/CNRS-EHESS) et Sébastien Escande (coordinateur du réseau Traces). 

Contact

Bianca Botéa, Maîtresse de conférences en anthropologie et chercheure au LADEC :