Mise à jour le 21 juin 2023

Un mouvement est aujourd'hui en train de structurer autour des “tiers-lieux nourriciers ” qui semblent à même de proposer des modèles alternatifs aux collectifs et néo-paysans qui souhaitent aujourd’hui s’installer en agriculture. Par leur dimension holistique et la prise en compte de problématiques multiples, ils permettent dans une certaine mesure de redynamiser des territoires.


La démarche du tiers-lieu paysan de la Martinière repose sur 3 axes complémentaires :

1/ Faire du tiers-lieu de la Martinière un espace de recherches et expérimentations autour de différentes questions de la transition écologique et de nouveaux modèles de ferme que l'on pourrait nommer "tiers-lieux nourriciers".
2/ Faire émerger une nouvelle génération d'acteurs autour des questions de souveraineté alimentaire sur le territoire Roannais. Proposer des parcours de formation, offrir un cadre propice aux échanges aux organisations qui œuvrent sur la question de l'agriculture et de l'alimentation.
3/ Devenir un lieu ressource et un espace de sensibilisation pour le Roannais notamment grâce à une université populaire autour de jardins partagés.

Le stage proposé visait à co-construire avec l'équipe du Tiers-lieu paysan de la Martinière des amorces de réponses à différentes questions : La démarche de tiers-lieu appliquée à la transformation d’une ferme de petite taille est-elle un modèle à même de résoudre une partie des problématiques rencontrées par le milieu agricole ? Ce modèle est-il à même de contribuer à la souveraineté alimentaire d’un territoire ? Et à sa transition écologique ? Comment se traduit-il concrètement ?...

Retrouvez l'offre initiale ici


Aliz Hevesi, étudiante en Master 2 GTDL a passé six mois à Ambierle dans le tiers-lieu nourricier de la Martinière pour questionner la pertinence de ce modèle pour la transition écologique et alimentaire en Roannais. Ses conclusions, travaillées avec ses encadrants Béatrice Maurines et Adrien Baysse-Lainé éclairent sur la pertinence de l’utilisation du label « Tiers Lieux » pour la transformation d’une petite ferme rurale.


 

Durant son stage, Aliz s’est concentrée sur l’histoire récente et la naissance du terme « tiers lieu nourricier » pour analyser ce que l’utilisation du terme de “tiers-lieu” exprime des mutations du milieu agricole. Dans son travail, le label est envisagé comme un outil de diversification des activités, qui répond à un besoin de transformation de la profession agricole traditionnelle et offre une portée politique nationale à des mouvement de reconfiguration locaux. Son utilisation est aussi concomitante à la mise en place de dispositifs d’action publique, et notamment de nouvelles formes de subventions orientée vers ses lieux parfois dits “alternatifs”.

Cependant, le terme Tiers-Lieu ne vient pas nommer une discontinuité et originalité radicale des pratiques agricoles. D'une certaine façon, ces lieux s’inscrivent dans la continuité des pratiques, avec des agriculteurs qui mobilisent l'idée d'un "retour" ou d'un "maintient" de la fonction sociale des fermes sur le territoire.

Majoritairement porté par une « jeune » génération en passe de reprendre le flambeau, l’utilisation du terme questionne néanmoins les possibilités d’appropriation par ceux qui ne partagent pas les imaginaires qui lui sont associés, et menace les possibilités même de brassage, promises par le terme de Tiers-lieu.

Le 8 novembre, lors d'une soirée de restitution des stages, Aliz Hevesi a présenté le déroulement et les conclusions, en compagnie de Claire Roso de la Ferme Tiers Lieu de la Martinière. Des collaborations entre ce tiers-lieu nourricier et la Chaire TrALIM sont envisagées pour donner suite à ce premier travail.
 

Pour en savoir plus :

Télécharger le mémoire ici.
Télécharger la synthèse ici.

Contact : aliz.hevesi@univ-lyon2.fr