Publié le 29 novembre 2023 Mis à jour le 5 décembre 2023
le 19 décembre 2023
Hors les campus
De 18h à 20h

L’objectif de cette conférence est d’interroger le champ et les organisations de l’ESS au prisme du genre, entendu comme « un rapport social hiérarchique divisant l’humanité en deux moitiés inégales » (BERENI L, CHAUVN S, JAUNAIT A, 2008).

L’économie sociale et solidaire est une économie animée par les femmes ou pour les femmes. En France par exemple, rare pays où l’on dispose de données chiffrées, 68 % des salarié.es de l’économie sociale et solidaire sont des femmes (Observatoire national de l’ESS-CNCRES, 2020).

Marquées par un imaginaire égalitaire, les associations, les mutuelles, les coopératives, les ONG et l’ensemble des structures de l’économie sociale et solidaire (ESS) n’échappent pourtant pas aux discriminations et rapports sociaux de domination qui traversent la société.

En France, parce qu’elles se déploient en grande partie sur les secteurs de l’action sociale et de la santé, les associations se caractérisent par une forte polarisation des femmes sur les métiers du care (CNCRESS, 2020) : activités peu valorisées socialement et qui tendent à reproduire les rapports de genre produits dans d’autres espaces sociaux – espace domestique et intime, espace public, etc. (DUSSUET A, FLAHAULT E, 2012).
De même, les enquêtes menées par ESS France dans le cadre de l’Observatoire de l’égalité femmes-hommes notamment, révèlent encore une fois l’existence d’un plafond de verre dans l’accès aux fonctions de direction d’organisations et la participation aux conseils d’administration (CNCRESS, 2020).

Au-delà de la question des inégalités au sein des organisation de l’ESS, une partie d’entre elles, notamment des associations, œuvrent directement et quotidiennement dans la lutte contre le sexisme et ses conséquences : actions d’éducation et de prévention, plaidoyer, accompagnement des femmes et des minorités de genre victimes de violences sexistes… Ces organisations de l’ESS occupent une place importante dans le mouvement de transformation sociale en cours, au croisement de logiques revendicatives et expérimentales et de la mise en place d’actions déléguées par les pouvoirs publics.

Plus largement, appréhender l’économie sociale et solidaire sous un prisme féministe amène comme le soulignent dans leurs travaux Christine Verschuur, Isabelle Guérin, Isabelle Hillenkamp à être attentifs/attentives aux frontières entre le public et le privé, l’économique, le social et le politique et aux enchevêtrements complexes des rapports économiques, sociaux, politiques et culturels, tout comme à l’articulation entre le local et le global (Christine Verschuur, Isabelle Guérin et Isabelle Hillenkamp, 2017).

L’éthique du care développée notamment par la philosophe féministe Joan Tronto et reprise par de nombreux mouvements féministes est fondée sur la reconnaissance et la prise en compte des vulnérabilités et de l’interdépendance des personnes et des objets : pourrait-elle constituer un prisme pertinent pour appréhender le projet politique d’une économie sociale et solidaire ? (Tronto, 2003, Care Manifesto, 2020)

Depuis longtemps pour certain.es, des acteur.es, chercheur.es et étudiant.es travaillent et produisent des données, alertent et mobilisent le champ de l’ESS, questionnent et contribuent à produire un projet démocratique fondé sur l’égalité et une éthique du care émancipatrice.

Au cours de cette conférence, nous tenterons de donner la parole à certain.es d’entre elles/eux pour saisir la réalité des inégalités de genre aujourd’hui dans le champ de l’ESS, de comprendre la réalité des pratiques et des tentatives de changement et peut-être d’envisager des voies et des stratégies pour atteindre l’égalité réelle entre tous et toutes et placer les éthiques du care au cœur du projet politique de l’ESS.

Pour en savoir plus sur les intervenant.es et découvrir des ressources sur le sujet : voir programme joint en bas de page.

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Déroulé - programme prévisionnel des interventions
18h Accueil Ouverture : Agathe Fort, adjointe au Maire en charge de la Ville inclusive, de la lutte contre les discriminations et de la santé
18h05 Présentation de la conférence: Émilie Lanciano
18h15  Ce que le genre fait à l’ESS : Isabelle Hillenkamp
18h35 États des lieux en France : les organisations de l’ESS font-elles mieux que l’économie classique en termes d’égalité de genre? États des lieux et difficultés : Antoine Détourné
18h50 Étude de cas : ONG Entrepreneures du monde : Eugénie Constancias & Stéphanie Delépine
19h10 Fabrique de l’égalité : une recherche action participative : Catherine Bodet
19h30  Échanges avec les participant.es

Informations pratiques

Lieu(x)

Hors les campus

Palais du travail - salle des conférences
Place Lazare Goujon - Villeurbanne

Partenaires

Le cycle des mardis de l'ESS est organisé avec le soutien de la ville de Lyon, de la métropole de Lyon et de la ville de Villeurbanne.

Cette conférence s’inscrit dans le cadre de la programmation des MOTIFS de la direction Sciences et Société de l’Université Lumière Lyon 2.

Cette conférence est construite en partenariat avec Entrepreneurs du Monde.

 
 
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