Doctorante en 3e année de thèse au sein du Groupe de Recherche en Psychologie Sociale (GRePS) et de l’École doctorale EPIC (Éducation, Psychologie, Information et Communication).
P. M. : Lauréate d’une bourse de mobilité doctorale IDEXLYON, j’aurais dû passer les mois d’avril et mai au Danemark pour travailler avec mon co-directeur. Ainsi, les premiers jours du confinement ont surtout été saturés par les annulations des réservations de logement et d’activités professionnelles prévues sur place. Parallèlement à cela, j’ai été, comme beaucoup de mes collègues doctorant.es, forcée d’annuler des entretiens qui étaient prévus dans le cadre du recueil de données. Rapidement, le laboratoire GRePS a réfléchi collectivement (EC, doctorant.es, ingénieur.es) à un projet (RAR2C) qui visait à s’emparer à chaud de la crise actuelle, dans lequel la psychologie sociale a toute son utilité pour comprendre comment nous parvenons à faire face, ou non, à cette situation étrange.
Travail de thèse et confinement...Il est particulièrement stimulant de travailler sur des sujets d’actualité qui sont en train de se dérouler, car il faut trouver d’une part les bons outils pour que les individus, ici les Seintinelles, puissent exprimer leurs quotidiens et vécus et, simultanément, trouver des moyens de nous adapter nous-mêmes - en tant que collectif et individus à part entière - à cette situation. Sur ce dernier point, et bien qu’habitué.es au télétravail, nous avons dû nous familiariser avec de nouvelles formes de communication et de collaboration. Cette recherche a permis de fédérer du collectif et de dépasser les frontières de préférences individuelles sur des thématiques de la psychologie sociale, c'est-à-dire que doctorant.es, enseignant.es chercheur.es et ingénieur.es de recherches ont pu collaborer sur un projet unique, où chacun.e a pu apporter son expertise.
P. M. : J’envisage le doctorat comme l’apprentissage d’un métier à part entière. Ce travail de thèse permet, à mon sens, de se préparer au métier d’enseignant-chercheur, tout en développant une expertise sur un sujet spécifique. La thèse n’est pas, ou ne devrait pas être, un travail solitaire. En effet, en plus de la collaboration avec notre direction de thèse, nous pouvons, et parfois devons, suivre des formations, communiquer, écrire des articles, mais aussi participer à la vie du laboratoire. La recherche RAR2C aura été un moment de vie du laboratoire, où de nombreuses heures de travail collectif ont permis de comprendre davantage les enjeux scientifiques, éthiques et pratiques de la recherche.
Plus globalement, à mon sens, le confinement pour un.e doctorant.e n’est pas tout à fait différent que celui des autres personnes actuellement confinées en télétravail. Cette situation loin d’être anodine, nous laisse toutes et tous, incertain.es quant à l’organisation du futur proche, et parfois lointain, et il va sans dire que la relation productivité - avancée de la thèse se retrouve quelque peu piégée et mise en difficulté dans cette capsule temporelle qu’est le confinement. Plus encore, il s’agit d’organiser l’intégralité de ses activités quotidiennes chez soi, de s’inquiéter pour ses proches, de prendre soin de celles et ceux qui traversent une période douloureuse et/ou anxiogène, de parfois réussir à travailler plus au moins efficacement sur sa thèse, car la thèse n’efface pas la diversité des situations de chacun.e.
- En images
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Pauline nous raconte son confinement à travers quelques photos de son quotidien.
- Son/sa co-confiné.e
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- Une rencontre lors d'une sortie
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- Sa lecture en cours
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- Un conseil de série
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- Son sujet de thèse
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Notre thèse de psychologie sociale s’effectue en co-direction internationale (France-Danemark) grâce à un Contrat Doctoral Unique (CDU) et a deux visées. D’une part, investiguer comment les travaux d’un psychologue britannique pionnier (F.C. Bartlett) ont été réinterprétés pour en faire une figure importante pour la psychologie sociale, ancrée dans une démarche sociétale et culturelle. Notre deuxième objectif majeur se positionne dans une aire où les médias tiennent une place importante et où la transformation, culturelle et technique, ne cesse de perdurer, d’accompagner des changements sociaux et où la narration est l’un des moyens utilisés pour transmettre les informations. Si les trames narratives comportent généralement un début, un milieu et une fin, nous nous sommes demandé comment un groupe parviendrait à raconter un évènement inachevé, in the making ? Ainsi, nous nous sommes intéressé.es au Mouvement des Gilets Jaunes qui depuis le 17 novembre 2018, occupe une place centrale en France.