au 1 juin 2018
Le saviez-vous, les enseignant.es ont la possibilité d'échanger leurs cours, le temps d'un semestre, avec un.e collègue d'une université partenaire. C'est dans ce cadre que Jean Kempf et Rachel Sailor ont échangé leur poste, le temps du 2e semestre 2017/2018. À mi-parcours, chacun.e partage son expérience.
- Dispositif d'échange
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La Direction des relations internationales (DRI), la Direction des affaires juridiques, institutionnelles et des marchés (DAJIM) et la Direction des ressources humaines et de l'action sociale (DRHAS) ont réuni leurs compétences pour créer une convention d'échange de services, pour faciliter ce type d'échange. Présentée en Conseil académique lors de la séance du 20 octobre 2017 par Jim Walker, Vice-Président chargé des relations internationales, cette convention a pour objectif de fixer un cadre administratif et juridique pour ce type d'échange.
Le principe ? Chaque personne garde son salaire et ses divers avantages, et se déplace en même temps que son "binôme". Le/la collègue lyonnais.e voit son service réduit à 96 heures équivalent TD (HETD) pour l'année, l'autre moitié de son service étant assuré par l'homologue étranger.e. Il est bien entendu nécessaire de soumettre une telle demande au vote du Conseil de composante, car ce type d'échanges a d'évidentes répercussions sur l'organisation des formations, et un avis positif également du laboratoire de rattachement de l'intéressé.e. Pour que ce type de projet réussisse, il faut aussi une certaine souplesse de part et d'autre - chaque collègue sera peut-être amené.e à effectuer un nombre d'heures d'enseignement différent ce qu'il ou elle aurait fait sans l'échange. Mais les avantages de ce type d'expérience pèsent bien plus que les inconvénients pratiques, et notre établissement, avec cette convention, fait preuve de sa volonté de susciter beaucoup plus d'échanges de ce type. - Témoignages
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Rachel Sailor et Jean Kempf reviennent sur cette expérience.
- Pour commencer, merci de vous présenter brièvement.
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Rachel Sailor (RS) : Je suis historienne de l’art. Ma spécialité est l’art américain et plus particulièrement la photographie de l’Ouest américain.
J’enseigne dans un département qui combine un département d’histoire de l’art et ce que vous appelez une école des beaux-arts. J’interviens aussi en histoire et Études américaines.
Jean Kempf (JK) : J’enseigne la civilisation américaine à Lyon 2 et mes recherches portent sur l’histoire culturelle des États-Unis au XXe siècle et surtout sur la photographie.
Ce semestre, à Laramie, mes cours portent spécifiquement sur ma spécialité de recherche, la photographie avec un cours général d’histoire de la photographie et un séminaire sur la photographie documentaire.
- Quelles étaient vos motivations et vos attentes pour participer à un tel échange ?
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RS : J’ai passé le premier semestre à l’Université du Luxembourg et je souhaitais vivement poursuivre mon séjour en Europe en venant à Lyon. J’ai ainsi pu avancer dans mes recherches et aussi écrire une bonne partie du livre sur lequel je travaille en ce moment.
JK : Ce n’est pas la première fois que je fais un tel échange de cours. J’ai toujours trouvé cela très enrichissant pour redynamiser mes pratiques pédagogiques et mon enseignement en France. En plus, le fait de passer un semestre dans l’Ouest américain, que je connais moins bien que les côtes Est et Ouest où je vais souvent, était pour moi aussi un facteur déterminant. - Premier bilan : quelques mots à mi-parcours de votre séjour...
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RS : J’étais préparée aux différences entre les deux systèmes, mais j’ai été très agréablement surprise par les étudiant.es. Ils/elles sont bien plus actif/ves et participatif/ves en cours que ce à quoi je m’attendais. Une des difficultés a été de m’habituer à un système de notation différent ainsi qu’à des modalités d’évaluation qui ne sont pas du tout les mêmes que les nôtres.
JK : Peu de surprises car je connais très bien le système américain et j’y avais déjà enseigné. J’apprécie deux choses ici (aux US) : les petits groupes (jamais plus de 20 étudiants) et le fait que la plupart des cours ont lieu deux (voire parfois trois) fois par semaine. Cela permet un meilleur suivi des étudiants et des étudiantes et surtout un meilleur lien entre cours et travail personnel. De plus c’est un système qui est pour beaucoup fondé sur la lecture et l’écriture, ce qui est possible avec de faibles effectifs.
Dans le cas de cet échange, j’apprécie aussi énormément de travailler avec des étudiants en beaux-arts et d’enseigner – ce qui m’arrive trop rarement – l’une de mes spécialités de recherche. Enfin, au chapitre des anecdotes, c’est aussi le plaisir de ne faire que son métier – d'enseigner et de faire de la recherche – sans responsabilité administrative, qui plus est dans des conditions matérielles réellement exceptionnelles. - Selon vous, cette expérience va-t-elle changer votre manière de travailler / d'enseigner lorsque vous serez de retour dans votre établissement d'origine ?
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RS : J’ai vraiment apprécié de n’avoir à donner qu’un ou deux devoirs par semestre. J’aimerais bien que ce soit le cas chez nous mais je crains que mon université ne soit pas vraiment d’accord ! J’ai aussi apprécié le point de vue original de mes étudiant.es ici en France sur les études américaines. J’ai dû comprendre ce qu’ils/elles connaissaient de la société américaine et donc mieux appréhender leurs points de vue sur elle lors de nos échanges. Enfin j’espère aussi très vivement que les échanges pourront continuer entre nos deux universités et que d’autres enseignant.es et des étudiant.es profiteront des programmes que nous essayons de mettre en place.
JK : Ces expériences d’enseignement de longue durée à l’étranger sont toujours bénéfiques. Ce n’est pas simplement l’occasion de pratiquer de nouvelles manières d’aborder la transmission. Même si l’on travaille beaucoup (par exemple cette année j’enseigne des cours que je n’avais jamais enseignés auparavant), ce sont aussi pour nous des moments de respiration qui vous redonnent « la pêche », un nouvel enthousiasme devant nos propres étudiants et étudiantes. Et puis, comme le disait Rachel, nous espérons que notre échange n’est que le premier d’une longue série entre nos deux établissements.
Informations pratiques
Contact
UFR Langues
Jean KEMPF, Professeur de civilisation des États-Unis
University du Wyoming
Rachel SAILOR, historienne de l’art