Publié le 18 février 2025 Mis à jour le 2 avril 2025
le 18 février 2025

Fanny Urien-Lefranc, enseignante-chercheuse à l’UFR Anthropologie, Sociologie et Science Politique (ASSP) de l’Université Lumière Lyon 2, partage son expérience de l’utilisation de la salle expérimentale du Service de Pédagogie du Supérieur (SPS).

Résumé de l'expérience : Au semestre 1 de l’année universitaire 2024-2025, Fanny Urien-Lefranc a utilisé la salle expérimentale du SPS dans le cadre du TD « Écrire la recherche : numérique et multimédia » à destination des étudiants et étudiantes en L3 d’anthropologie. Ils et elles ont expérimenté la création de deux émissions radiophoniques. Adossé à un cours d’enquête collective, ce TD a pour objectif de les sensibiliser aux différentes formes d’écriture en sciences sociales et à leur mise en pratique. Après plusieurs séances dédiées à la réflexion sur la place de la narration (écrite, visuelle et sonore) de l’enquête à partir de nombreux exemples (romans graphiques, films ethnographiques, docu-fiction, podcasts, enquêtes photographiques, etc.), les étudiantes et étudiants ont été formés à l’utilisation d’outils techniques : caméras embarquées, matériel de prise de son, logiciels de montage image et son, table de mixage, etc. La salle expérimentale a permis d’alterner rapidement entre diverses configurations, grâce à la modularité des mobiliers et équipements. Au final, il en ressort un meilleur engagement des étudiants et étudiantes qui mêlent de manière assez dynamique : réflexivité, analyse critique et maniement des outils techniques.
Mots clés : anthropologie, écritures sonores, radio, arts, sciences sociales.

Contexte

Fanny Urien-Lefranc est nouvellement recrutée MCF en anthropologie à l’UFR ASSP (Anthropologie, Sociologie et Science Politique) de l’Université Lumière Lyon 2 et affiliée au laboratoire Environnement Ville Société (EVS).

Le TD « Écrire la recherche : numérique et multimédia » qu’elle anime est à destination des 40 étudiantes et étudiants en L3 d’anthropologie, qui sont répartis en 2 groupes de TD.
 

Expérience

Trois séances du cours ont été consacrées aux écritures radiophoniques.

Objectifs pédagogiques :
  1. S’imprégner d’écritures alternatives de la recherche, notamment via l’écoute de différentes formes d’écritures radiophoniques ;
  2. Se familiariser avec le matériel son, ses spécificités (les différents types de micros, perches, câbles, table de mixage, etc.) et le logiciel de montage ;
  3. Acquérir des compétences éditoriales (adopter une ligne éditoriale, sélectionner le contenu pour une émission lisible et cohérente) ;
  4. Améliorer son expression orale et écrite (s’exercer à une écriture orale dynamique) ;
  5. Prendre connaissance du matériel son et image de Lyon 2 et des espaces dédiés (studio d’enregistrement, webradio étudiante, etc).
Les grandes lignes : Essentiel
  • 1ère séance : écoute et analyse de différents formats radiophoniques. Formation à l’utilisation du matériel, dont une partie prêtée par le Guichet des Services Numériques (GSN) : enregistreurs et micros. Les étudiantes et étudiants se sont ensuite répartis en différents groupes : chroniqueurs, techniciens, reporters, intervieweurs et animateurs.
  • 2ème séance : un groupe d’étudiants et d’étudiantes s’est chargé d’assurer la technique à la table de mixage, tandis que d’autres ont réalisé des micros-trottoirs ou interviewé des anthropologues de leur formation sur leur rapport à l’écriture de l’enquête. Ces exercices ont également permis de se familiariser avec les enregistreurs et les différents types de micros.
  • 3ème séance : initiation à un logiciel de montage afin d’intégrer ces différentes prises de son (plateau radio, interviews, micros-trottoirs) aux deux émissions de radio.
À l’issue des séances, les étudiantes et étudiants d’anthropologie ont été accueillis dans les locaux de la webradio étudiante de Lyon 2 (Le 3ème lieu), par Hauru (le président de l’association). Elles/ils ont pu échanger sur le fonctionnement d’une radio, sa ligne éditoriale et les contraintes techniques.

En conclusion

Le bilan de cette expérience est très positif. Si la gestion simultanée des aspects techniques et de la prise de parole au micro a pu être source de stress, elle a aussi été perçue comme une expérience plus valorisante qu’une restitution des connaissances classique (de type exposé par exemple).

Les étudiantes et étudiants se sont rapidement approprié les outils techniques, notamment la table de mixage et le logiciel de montage, qu’elles/ils ont entièrement géré en équipe de manière autonome. Elles/Ils se sont bien investis dans l’écriture des petites chroniques et sont parvenus à mêler réflexivité, analyse critique et références plus théoriques, de manière assez dynamique (même si certains points auraient mérité plus de temps pour s’entraîner).

Pour mener ce projet, l’utilisation de la salle multimodale a été un vrai atout. Elle a permis d’alterner rapidement entre diverses configurations : conférences de rédaction (avec l’utilisation des mini-tableaux blancs), plateau radio, travail en petit groupe sur le matériel pour la préparation des interviews et micro-trottoirs.

Les améliorations possibles pour une prochaine session radiophonique :
  • Consacrer davantage de temps au projet via une séance supplémentaire pour accompagner les étudiants et étudiantes lors de l’écriture des chroniques et du déroulé de l’émission, avec des exercices pour apprendre à poser sa voix.
  • Renouveler l’expérience durant le semestre pour consolider les acquis.
  • Favoriser les débats et improvisations radiophoniques, qui ont parfois été plus naturels que certaines « lectures » de chroniques.

Informations pratiques