Mise à jour le 25 févr. 2022

Portraits d'entrepreneur.es, ancien.nes étudiant.es Lyon 2

Publié le 24 février 2022 Mis à jour le 25 février 2022

Le projet Kinexperience est créé à l’occasion d’une résidence artistique de recherche lors du Festival « Le MOI de la Danse » aux Subsistances, à Lyon. En plongeant chaque individu dans un espace virtuel, il/elle explore sa propre danse à travers des traces, des lumières, des sons, des particules, etc. Ariane Cassimiro explore les relations entre danse et arts numériques en plaçant le public au cœur de ses créations, grâce à la réalité virtuelle et augmentée.

Ariane Cassimiro
Nom : CASSIMIRO
Prénom : Ariane

Projet : Expérience virtuelle qui propose au public d’explorer ses mouvements dans différentes installations interactives
Domaines : Arts numériques, danse, réalité virtuelle et augmentée

Études : A fait ses études à l’Université Lumière Lyon 2 en Arts du spectacle

Mantra : Entreprendre, c’est réfléchir à ce qu’on peut faire, en fonction de sa propre perception du monde, pour apporter ce qui lui manque.

 
Présentez-nous votre projet…

Au départ, j’ai travaillé sur la création d’applications mobiles chorégraphiques, mais les possibilités techniques n’étaient pas assez abouties à l’époque. Grâce à la réalité virtuelle, j’ai pu faire évoluer mon projet vers des installations interactives liées aux mouvements du corps. J’ai développé le projet de recherche création Kinexpérience à l’occasion d’une résidence d’artistes lors du Festival « Le MOI de la Danse » aux Subsistances à Lyon. Notre installation a eu beaucoup de succès auprès du grand public, les réservations étaient complètes et nous avons dû ajouter des dates. En parallèle, je travaille aussi sur un autre dispositif, le projet des Corps numériques. J’aime beaucoup proposer ce type d’expériences au public. Ça me permet d’allier toutes mes passions : celle pour la danse, celle pour l’enseignement puisque j’ai été longtemps professeure de danse, et celle pour l’informatique puisque j’ai fait des études dans cette spécialité.

Comment votre idée est-elle née ?

Ce projet m’a été inspiré par mon expérience de danseuse. Je participais à des laboratoires de mouvements basés sur les théories de Rudolf Laban. Il a inventé le concept de kinésphère, désignant l'espace qui s'étend tout autour d'une personne, jusqu'à l'extrémité de ses doigts et pieds tendus dans toutes les directions. Cette sphère imaginaire est surtout utilisée en danse et en théâtre et symbolise l'espace personnel de l'artiste qui en est le centre. Elle lui permet d’aller plus loin dans ses mouvements. J’ai constaté que certains artistes avaient du mal à se projeter dans cet espace théorique. Or la réalité virtuelle rend possible la visualisation de cette sphère, mais permet aussi des interactions avec elle. En 3e année de Licence Arts du spectacle à l’Université Lumière Lyon 2, j’ai eu un cours en économie du spectacle vivant. Le professeur nous a sensibilisé à la possibilité de créer des projets d’entrepreneuriat liés à nos compétences, même dans les domaines artistiques. Ce cours a agrandi mes perspectives professionnelles, qui étaient focalisées sur le fait de devenir intermittente du spectacle. Le cours de scène et nouveaux médias a aussi influencé mon projet. En Master, j’ai donc demandé le statut d’étudiante entrepreneure, ce qui m’a permis de remplacer mon stage par une phase de création de projet.

Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?

J’étais la seule artiste parmi les étudiant·es entrepreneur·es. Ce type de parcours d’entrepreneuriat est plutôt rare dans mon domaine, alors qu’il permet d’accéder à d’autres opportunités professionnelles. Mon département n’avait pas encore accompagné un·e étudiant·e artiste vers un tel parcours, il a fallu que j’ouvre la voie, mais j’ai été très bien accompagnée par mon tuteur d’entrepreneuriat Olivier Attébi et par Sandrine Collot, aujourd’hui responsable de l’incubateur Lumière.

Qu’est-ce qu’il y a de Lyon 2 dans votre cœur d’entrepreneure ?

L’accompagnement que j’ai eu dans mon parcours d’entrepreneuriat à l’Université Lumière Lyon 2 m’a permis d’apprendre à mieux me connaitre, à me faire confiance, à valoriser mes compétences. Je ne voulais pas décevoir toutes les personnes qui m’ont accompagné.es à l’Université, ça m’a permis d’aller jusqu’au bout de mon projet.

Quels sont vos futurs projets ?

J’aimerais participer à d’autres résidences d’artistes dans le monde, pour pouvoir partager ces technologies avec d’autres personnes. Ce type de création culturelle est de plus en plus soutenu par le gouvernement français. De plus, la crise sanitaire a souligné l’importance des évènements culturels et a mis en lumière ces nouvelles technologies, leur usage s'est démocratisé.

Quelle est votre définition de l'entrepreneuriat ?

Chacun·e a sa façon de percevoir le monde. Chacun·e a quelque chose à apporter à la société. Ce qu’il manque dans le monde, personne à part vous n’avez le pouvoir de le réaliser. C’est quelque chose pour lequel on doit avoir envie de se battre. Si c’est le cas, on aura la force de le faire avancer, de réussir. Mais il faut se faire accompagner, c’est essentiel !