Publié le 18 avril 2021 Mis à jour le 1 mai 2021
le 8 avril 2021

À l'occasion des Journées des arts et de la culture dans l'enseignement supérieur, une représentation des ateliers de danse (contemporaine, samba, jazz, danse africaine, capoeira) a pu être organisée dans l'amphithéâtre culturel le 8 avril dernier. Afin de respecter les mesures sanitaires, elle était réservée aux participant.es de ces cours et à leurs intervenant.es. Coup de projecteur sur le duo formé par Kim Remolina et Salomé Gehin !

Retour sur
la naissance du duo

Découvrez ci-contre un montage réalisé par le service des sports, nous offrant un aperçu de la représentation du 8 avril 2021 à l'amphithéâtre culture.
Kim Remolina, étudiante en 1re année de licence Arts, et Salomé Gehin, étudiante en 1re année de licence Institutions et sociétés, reviennent sur ces derniers mois qui ont précédé les JACES. Leur expérience nous éclaire pour comprendre leurs mouvements, la combinaison de sauts et d'arrêts, la signification de leur assemblage...
Depuis quand dansez-vous, quel est votre rapport à la danse ?

K. : Je fais de la danse depuis toujours, mais dans mon coin. D’abord dans ma chambre, puis dans la rue quand j’ai la place et la météo qui convient. J’ai aussi participé à l’association sportive de mon collège puis de mon lycée qui m’ont apportées le goût du spectacle. Mais ce n’est que cette année que j’ai pu suivre un atelier de danse qui me correspond complétement, l’atelier d’improvisation de danse contemporaine avec Ivola Demange. 
J’ai essayé toutes sortes de danse et c’est la danse contemporaine qui me correspond le mieux. C’est pour moi la danse qui se relie le plus directement à l’art, dans sa dimension conceptuelle et qui est pour nous la plus naturelle et la plus déconstruite. La danse contemporaine est une remise en question de la danse en soi, chacun.e peut y trouver un intérêt, aussi bien à la regarder qu'à la danser. 

S. : Je suis attachée à la danse depuis un certain nombre d’années – bientôt 13 ans, maintenant. J’ai commencé à 5 ans, avec le modern jazz, et j’ai poursuivi à partir de mes 12 ans avec le contemporain. J’ai découvert alors l’incroyable puissance de la danse, qu’elle soit émotionnelle, poétique, politique. J’ai toujours dansé, et toujours voulu danser, mon corps a toujours réagi à la moindre pulsation. Mais la danse contemporaine, je l’ai soudainement vécue comme une rencontre. Une rencontre de soi et une rencontre des autres, avec l’envie de créer quelque chose de vrai, qui provienne à la fois de chacun.e et de tou.tes.

Comment s'est déroule l'atelier d’improvisation en danse contemporaine et comment s'est formé votre duo ?

S. : Je participe ce semestre à l’atelier d’improvisation en danse contemporaine, qu’anime Ivola Demange, dans la lignée de Anna Halprin. Je pense que, que l’on construise ou qu’on laisse le corps s’exprimer, toutes les danses sont riches, et on peut avoir besoin d’un écho particulier de la danse à un moment de sa construction ou de son parcours. Après la pression, le stress, la tension et l’instabilité générée par cette période de COVID, j’ai eu besoin tout particulièrement de cet atelier d’improvisation.

K. : Notre duo s’est créé par feeling pendant les séances. Dans ce cours, on travaille l’improvisation en se donnant pour consigne des « partitions » qui nous permettent d’avoir une base pour faire surgir le mouvement. Salomé et moi n’avons pas de difficulté à nous coordonner, à sentir nos dynamiques et par conséquent, à danser ensemble. Je crois que cette chose qui nous lie et qui lie les membres de l’atelier, c’est l’amour de la danse. Nous prenons tou.tes plaisir à dialoguer par le mouvement.

S. : Dès le premier cours, Ivola a créé un lien entre nous toutes et tous, en nous expliquant que le cercle que nous étions en train de construire tou.tes ensemble allait durer, même si les mesures sanitaires qui allaient éventuellement être prises nous empêcheraient de danser ensemble pendant plusieurs semaines. Finalement, nous avons pu danser [et nous pouvons toujours, les restrictions sanitaires n’ont depuis janvier – à l’Université Lyon 2 – jamais impliqué l’interdiction de la pratique sportive universitaire en présentiel]. Ce cercle a duré, s’est enrichi, s’est étoffé de nos mots et de nos gestes, et surtout de nos émotions – partagées, tues, dansées.
Et au cours de ces ateliers, ma danse a rencontré celle de Kim. De fil en aiguille, Ivola nous a proposé ce duo, pour nous permettre de raconter, lors de la représentation des JACES avec les autres danseurs et danseuses, ce que nos corps avaient envie de raconter. Nous ne l’avons pas construit – après tout, nous voulions justement montrer et porter la force de l’improvisation. Nous avons commencé par danser ensemble, en duo, à plusieurs reprises – dans un parc de jeux, dans l’herbe, sur la scène de l’amphithéâtre. C’était vraiment étonnant et grisant, parce que sans que nous en discutions, lorsque nous dansions, nous trouvions instinctivement une mesure, un fil directeur, des rencontres et des séparations, des silences, des échanges.

Quelques mots sur votre représentation lors des JACES ?

K. : La prestation de jeudi 8 avril était une totale improvisation. Avec Salomé, nous avons choisi notre musique la veille. Nous nous sommes mises d’accord sur l’ambiance que l’on voulait installer, quelques consignes structurelle (une rencontre, une sensualité, un jeu de regard) puis la danse à suivi.

S. : Peu avant la répétition à l’amphithéâtre, nous avons échangé quelques idées, construit brièvement une structure à l’aide des mots qui naissaient de nos précédentes rencontres dansées et de ce que nous y avions vécu. Un duo de huit minutes, en trois parties – la recherche, la rencontre, l’ensemble. Fait de lutte, de violence, de tendresse. Nous y avons accordé quelques couleurs, lors des essais de lumières, simples, pour appuyer ce que nos danses allaient raconter – couleurs froides, un glissement, couleurs chaudes. Et nous avons dansé, et découvert une fois encore notre duo, alors que nous dansions.
Ce n’était pas une création au sens strict du terme, nous n’avons pas choisi des pas, des mouvements, ou même des indications scéniques – ou très peu, selon ce que nous expérimentions lors du moment de répétition à l’amphithéâtre. Mais je dirais tout de même que ce duo était une création, parce que c’était la création d’un lien. Lors de tous ces moments où nous nous sommes rejointes pour danser ensemble, nous avons construit un duo au sens propre, nous avons construit un « deux », non pas « un et un », mais « deux ». Une danse où pendant quelques instants deux individus, deux corps, deux parcours, deviennent un.

Questionnaire
de Proust

Kim et Salomé se prêtent au jeu de notre version questionnaire de Proust...

  • Votre film culte ?
    K. :
    Coraline de Henry Selick (2009)
    S. : Pulp Fiction de Quentin Tarantino (1994).
     
  • Votre mot préféré ?
    K. : 
    Le plaisir.
    S. : Découvrir.
     
  • Votre plat favori ?
    K. :
    De bonnes crêpes salées/sucrée.
    S. : J'en citerai deux, que je ne peux pas départager – la tarte aux poireaux, et les ravioles [grillées, en gratin, en tarte, à l'eau, et même crues, je ne m'en passe pas].
     
  • Le don que vous aimeriez avoir ?
    K. :
    Je rêve d’avoir le don d’éveiller les consciences en un geste de la tête (comme dans le film de Coline Serreau, La belle verte en 1996).
    S. : Le don de pouvoir m'échapper à volonté dans un interstice de temps, où je pourrais rejoindre un endroit au fin fond des montagnes, avant de revenir me glisser dans la réalité par cet interstice.
     
  • Le dernier livre que vous avez lu ?
    K. : 
    L'espérance en mouvement : Comment faire face au triste état de notre monde sans devenir fous, de Joanna Macy. 
    S. : Le Cycle de Terremer, d'Ursula Le Guin.
     
  • Ce qu'on vous reproche souvent ?
    K. : 
    Mon caractère provocateur ou insouciant à l’égard des gens que je dérange quand je vie.
    S. : Je réponds très [très] lentement aux messages, et je suis assez déconnectée des réseaux, donc il m'arrive assez régulièrement [c'est même un euphémisme] d'oublier de répondre à des ami.e.s pendant un certain temps.
     
  • Ce qui vous fait rire ?
    K. :
    Tout.
    S. : Entendre quelqu'un rire.
     
  • Ce qui vous fait danser / vous donne envie de danser ?
    K. :
     Tout peut me faire/ me donner envie de danser.
    S. : Tout. Très sincèrement, une musique, une image, une odeur ; tout peut me donner envie de danser.
     
  • Avez-vous un modèle sportif/ve ou un.e sportif/ve préféré.e [danseur/euse ou autre] ?
    K. : 
    J’aime énormément de chorégraphes, artistes, danseurs… mais si je devais faires une petite sélection : Alexander Ekman et Robert Bondara.
    S. : Maguy Marin, je crois.
     
  • Votre moment préféré de la journée ?
    K. : 
    Tous les moments où le soleil nous fout des claques.
    S. : Tous les moments où je suis dehors.
     
  • Une musique à conseiller pour danser ou se détendre ?
    K. : The planets, de Neptune.
    S. : Pour danser, pour se détendre, pour l'écouter en boucle : Feeling good, de Nina Simone.
L'atelier
d'improvisation

Proposé par Ivola Demange dans le cadre des activités du service des sports, cet atelier s'appuie sur l'exploration et le jeu autour des techniques d'improvisation en danse contemporaine, ouvert aux danseur.es de tout style. Au travers de différentes approches, ce temps de danse vous aidera à renforcer votre présence, à gagner en confiance, à agir avec détermination, à oser partager avec d'autres.

Informations pratiques